Crédit Photo : Eugene Hoshiko / POOL / AFP
La nouvelle Première ministre japonaise Sanae Takaichi s'exprime lors d'une conférence de presse au bureau du Premier ministre à Tokyo, le 21 octobre 2025.
Les marchés japonais ont fortement progressé cette semaine après l’élection de Sanae Takaichi, première femme Premier ministre du pays, mardi.
Ce changement de leadership a mis fin à plusieurs semaines d’incertitude politique et rassuré les investisseurs.
L’indice Nikkei 225 a bondi de plus de 3 % lundi, après que le Parti libéral-démocrate (PLD) a conclu un accord de coalition avec le Parti de l’innovation du Japon (JIP) pour former un gouvernement.
À la suite de la victoire de Takaichi à la Chambre basse — où elle a remporté 237 voix — l’indice a encore progressé de 0,15 %, atteignant un niveau record, porté par la perspective de stabilité politique et de politiques pro-croissance.
Âgée de 64 ans, Takaichi a affirmé que sa priorité immédiate serait d’améliorer l’économie japonaise. Toutefois, cet optimisme est tempéré par des doutes sur la discipline budgétaire et la politique monétaire, les investisseurs évaluant les effets des plans de dépenses et de baisses d’impôts face à la prudence de la Banque du Japon concernant l’inflation.
Sadi Kaymaz, expert des marchés asiatiques, a déclaré à l’agence Anadolu que la coalition PLD–JIP offre un fort potentiel, notamment pour les secteurs technologique et manufacturier.
"Les investissements dans des domaines stratégiques comme l’intelligence artificielle et la robotique devraient s’accélérer"
, a-t-il estimé, précisant que les actions de sociétés comme Fanuc, Lasertec et Tokyo Electron ont grimpé de plus de 6 %.
Il a toutefois averti que l’impact budgétaire de ce programme ambitieux serait scruté de près.
Nouvelle coalition, nouvelles priorités
Cette alliance marque une réorganisation politique majeure après l’effondrement du partenariat historique entre le PLD et le Komeito.
Le Komeito, soutenu par l’organisation bouddhiste Soka Gakkai, incarnait jusqu’ici une ligne de prudence budgétaire et de modération sur la défense. Son retrait a poussé le PLD à rechercher de nouveaux alliés pour conserver sa majorité parlementaire.
Le JIP, aussi connu sous le nom de Nippon Ishin, prône une réforme économique et une rationalisation de l’administration publique.
"Le JIP insiste pour que le Japon ne s’écarte pas de son objectif d’excédent budgétaire primaire d’ici 2027"
, a rappelé Kaymaz.
"Les marchés voient en lui un facteur d’équilibre au sein de la coalition."
Cependant, des incertitudes persistent: le JIP a déclaré qu’il soutiendrait le PLD sans occuper de postes ministériels.
Risque de tension avec la Banque du Japon
Kaymaz a souligné que, bien que le gouvernement japonais évite traditionnellement d’intervenir dans les décisions de la Banque du Japon (BoJ), les deux institutions coopèrent régulièrement.
"Le désaccord porte sur la perception de l’inflation",
a-t-il expliqué.
"Takaichi estime que la hausse des prix reste insuffisante faute de demande, d’où sa volonté de politiques de relance pour sortir du cycle déflationniste."
La BoJ, de son côté, s’inquiète d’une inflation supérieure à son objectif de 2 % — le taux atteignant 2,7 % en octobre —, ce qui pourrait l’inciter à relever ses taux plus tôt que prévu.
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