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Le Ministre d'État libyen chargé de la communication et des affaires politiques Walid Ammar Ellafi, fait un discours lors du Forum des Médias Türkiye-Africa, à Istanbul, en Türkiye, le 28 février 2025.
"Malheureusement, la question des migrations n'est abordée dans la presse étrangère que sous l'angle des mauvais chiffres". C'est en ces mots que Walid Ammar Ellafi, ministre d'État libyen chargé des communications et des affaires politiques, a critiqué l'approche occidentale qui ne reflète pas la réalité du continent africain, lors du "Forum Médias Türkiye-Afrique à Istanbul".
Le "Forum Médias Türkiye-Afrique" organisé par la Direction de la communication présidentielle se poursuit ce vendredi à Istanbul.
Grégoire Ndjaka, directeur général de l'Union africaine de radiodiffusion, Walid Ammar Ellafi, ministre d'État libyen chargé des communications et des affaires politiques, et le professeur Fahrettin Altun, chef de la Communication de la présidence de la République de Türkiye, ont pris la parole lors de l'ouverture du forum, qui s'est tenu dans un hôtel d'Istanbul.
Soulignant que le forum contribuera au développement des relations entre les deux pays, le ministre libyen Ellafi a déclaré :
"La vérité est très importante et très précieuse, et nous devons la préserver".
Ellafi a fait remarquer que la communication actuelle a commencé à devenir un outil de guerre dans le domaine intellectuel.
"Nous devons prendre une part active dans ce processus"
, a-t-il défendu, expliquant que la communication devrait être présentée comme un reflet de la réalité, soulignant que cela profiterait à l'Afrique.
Les médias occidentaux abordent l'Afrique d'un point de vue qui ne reflète pas la réalité, a dénoncé Ellafi.
"Nous considérons le continent africain, qui compte 1,4 milliard d'habitants, comme un continent en voie de développement rapide. Il se développe également sur le plan économique, mais malheureusement, il n'est pas aussi interactif que sa population dans le domaine de la communication et des médias"
, a-t-il dit.
Et de poursuivre:
"Les sources extérieures ont une approche irréaliste. L'Occident a un point de vue lié à ce processus et à la désinformation. Par exemple, la question des migrations n'est abordée dans la presse étrangère que sous l'angle des mauvais chiffres. Elle n'est pas reflétée en termes réels et avec ses raisons".
"Malheureusement, les récits sur la migration sont souvent mal informés"
De son côté, Grégoire Ndjaka, directeur général de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR), a déclaré que l'Union avait signé un accord avec la chaine publique turque TRT et qu'elle souhaitait multiplier les initiatives de ce type.
Soulignant que le sujet qui attire actuellement le plus l'attention de la presse en Afrique est celui de la migration, M. Ndjaka a déclaré :
"Malheureusement, les récits sur la migration sont souvent dominés par la désinformation et les stéréotypes négatifs. La direction générale de l'Union africaine de radio-télévision organise un sommet à ce sujet. Ce sommet reflétera le point de vue africain sur la migration".
Affirmant que la coopération de la Türkiye est également très importante à cet égard, Ndjaka a exprimé son souhait de voir le prochain forum se tenir dans une ville d'Afrique.
"La Türkiye impacte les peuples africains grâce au partage de compétences médiatiques"
Momar Diouf, un autre panéliste du "Forum Médias Türkiye-Afrique" a partagé aussi ses observations sur l'image de la Türkiye au sein de la société sénégalaise, dans le cadre de la diplomatie publique, un sujet au cœur des discussions.
"Le Sénégalais lambda a une très bonne perception de la Türkiye. Les entreprises turques ont réalisé d'importants projets cette année, notamment dans le secteur du BTP. De plus, des ONG turques comme la TIKA (l'Agence turque de développement et de coopération) et la Diyanet (Direction des affaires religieuses) ont un impact réel sur la population sénégalaise",
a-t-il déclaré à Anadolu.
M. Diouf a également insisté sur la nécessité de renforcer la coopération médiatique entre la Türkiye et l'Afrique. Il précise:
Je plaide pour une collaboration plus intense entre les médias turcs et africains, avec des co-productions et un transfert accru de compétences, afin d'atteindre un niveau hautement stratégique.
Évoquant les perspectives de coopération, il a mis en avant l'importance du partage d'informations entre les médias africains.
"L'échange d'informations est crucial pour renforcer notre présence et notre narration sur la scène internationale",
a-t-il ajouté.
Enfin, Diouf a rappelé l'impact du partenariat avec la Türkiye, affirmant que
"l'impact réel de la Türkiye sur les peuples africains réside dans sa capacité à faciliter le transfert de compétences médiatiques à travers la communication stratégique, qui est le sujet central de ce forum".
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