LFI interpelle le Gouvernement français pour qu'il appelle au cessez-le-feu à Gaza

15:078/11/2023, mercredi
MAJ: 8/11/2023, mercredi
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Le fils du caméraman palestinien Mohammed Alaloul, gravement blessé après une frappe israélienne sur le camp de réfugiés Al-Maghazi à Deir Balah dans le centre de la bande de Gaza, à l'hôpital al-Quds, le 5 novembre 2023. Crédit photo: MAHMUD HAMS / AFP
Le fils du caméraman palestinien Mohammed Alaloul, gravement blessé après une frappe israélienne sur le camp de réfugiés Al-Maghazi à Deir Balah dans le centre de la bande de Gaza, à l'hôpital al-Quds, le 5 novembre 2023. Crédit photo: MAHMUD HAMS / AFP

La Présidente du Groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a interpellé, ce mardi, le Gouvernement français pour qu'il appelle au cessez-le-feu au Proche-Orient plutôt qu'à une "trêve humanitaire".

Interrogée par Anadolu, la députée LFI a indiqué que l'attitude de l'Exécutif français sur le conflit israélo-palestinien
"nous désespère un peu, car la voix de la France devrait être un appel aux côtés du concert des nations sur la question du cessez-le-feu".

Différence entre un cessez-le-feu et une trêve humanitaire


Mathilde Panot a tenu à souligner
"la différence entre une trêve humanitaire et un cessez-le-feu".

"Une trêve humanitaire, c'est en quelque sorte, vous dites que la situation à Gaza est humanitaire, et vous arrêtez les bombardements pour quelque temps. Et puis, au bout de 24 heures, de 48 heures peut-être, vous autorisez de nouveau Israël et le gouvernement de Benyamin Netanyahou à bombarder"
, a-t-elle expliqué avant de poursuivre.

"Nous ne sommes pas d'accord avec ça. La situation à Gaza est évidemment désastreuse du point de vue humanitaire, mais c'est d'abord et avant tout une question politique, et la France devrait avoir une voix forte pour appeler au cessez-le-feu immédiat et sans conditions et surtout pour rouvrir le processus de paix, qui est le seul à même de pouvoir garantir la paix et la sécurité du peuple israélien et du peuple palestinien"
, a ajouté la présidente du Groupe LFI à l'Assemblée nationale.

Situation humanitaire à Gaza


Exprimant son
"inquiétude"
quant aux
"seuils qui sont franchis tous les jours"
, notamment en France, Mathilde Panot a fustigé l'attitude de nombreux
"députés français qui expliquent qu'Israël a le droit de se défendre et que cela fait partie de sa légitime défense, alors que vous avez plus d'enfants qui sont morts à Gaza en 30 jours que le nombre d'enfants qui sont tués dans l'ensemble des conflits du monde et par an depuis 2019".

La Présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale a rappelé que 40 % des personnes tuées par les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, sont des enfants et que les enfants, additionnés aux femmes, représentent 70 % des victimes, Mathilde Panot faisant état de
"crimes de guerre"
et de
"crimes contre l'humanité".

Mathilde Panot a également rappelé l'emploi de phosphore blanc par les forces armées israéliennes contre la population civile gazaouie, ajoutant que cet usage
"a été prouvé par des organisations"
internationales, la députée LFI rappelant également
"que des hôpitaux, des écoles, des ambulances, des camps de réfugiés sont bombardés régulièrement".

Faiblesse de la voix de la France


La présidente du Groupe LFI à l'Assemblée nationale a souligné:


Nous sommes très inquiets de la faiblesse de la voix de la France.

"Et il n'y a qu'à voir ce qu'est la réaction du Gouvernement français lorsque le bureau de l'AFP à Gaza a été bombardé, ou celui de l'Institut français, qu'il s'en est juste inquiété en demandant des explications. Je crois que, là aussi, il faut que la France soit à la hauteur de son histoire et retrouve une voix forte. Et cette voie forte ne doit avoir qu'une boussole, celle du cessez-le-feu"
, a plaidé Mathilde Panot.

Pour rappel, le ministère français des Affaires étrangères a demandé des explications, vendredi dernier, à Israël, suite au bombardement de l'Institut français à Gaza par les forces armées israéliennes.


Par voie d'un communiqué, le Quai d'Orsay a indiqué que la France a été informée
"par les autorités israéliennes que l’Institut français de Gaza avait été visé par une frappe israélienne".

"Nous avons demandé aux autorités israéliennes de nous communiquer sans délai, par les moyens appropriés, les éléments tangibles ayant motivé cette décision"
, a ajouté la Diplomatie française avant de préciser qu'
"aucun agent de l’Institut, ni aucun ressortissant français ne se trouvait dans l’enceinte de l’Institut".

Jeudi dernier, le bureau de l'agence étatique française AFP dans la bande de Gaza a été gravement touché par une frappe israélienne, selon France Bleu.


Conflit au Proche-Orient


L'armée israélienne mène, depuis 32 jours, une
"guerre dévastatrice"
à Gaza, au cours de laquelle 10 328 Palestiniens ont été tués, dont 4 237 enfants et 2 719 femmes, et environ 26 000 personnes ont été blessées. 163 Palestiniens ont été tués et 2 215 ont été arrêtés en Cisjordanie, selon des sources officielles.

De leur côté, les autorités israéliennes ont indiqué que plus de 1 538 Israéliens avaient été tués et 5 431 blessés au cours de la même période. Le mouvement Hamas a capturé au moins 242 Israéliens et souhaite les échanger contre plus de 6 000 prisonniers palestiniens, dont des enfants et des femmes, détenus dans les prisons israéliennes.


Depuis le début de la guerre, Israël a interrompu l'approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments, en électricité et en carburant des quelque 2,3 millions de Palestiniens résidant à Gaza, qui souffrent déjà de conditions extrêmement précaires, en raison d'un blocus israélien qui dure depuis que le Hamas a remporté les élections législatives en 2006.


Les organisations internationales, au premier rang desquelles les Nations unies, ont critiqué les pratiques d'Israël, soulignant que la
"punition collective"
et
"affamer"
les habitants de Gaza
"peuvent constituer des crimes de guerre"
, et insistant sur la nécessité de reprendre les livraisons de biens de première nécessité aux habitants de l’enclave palestinienne assiégée.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré cette semaine que
"Gaza est devenue un cimetière pour les enfants, étant donné que des centaines de filles et de garçons sont tués ou blessés chaque jour"
par les bombardements israéliens.

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