Liban: Gel des comptes de l'ancien gouverneur de la Banque Centrale, Riad Salamé

09:4315/08/2023, Salı
MAJ: 15/08/2023, Salı
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L'ancien gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé. Crédit photo: LEBANON'S CENTRAL BANK / AFP / ARCHIVE
L'ancien gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé. Crédit photo: LEBANON'S CENTRAL BANK / AFP / ARCHIVE

Le gouverneur par intérim de la Banque centrale du Liban, Wassim Mansouri, a annoncé, lundi, que les comptes bancaires de l'ancien gouverneur de la banque, Riad Salamé, et de ses proches et assistants, ont été gelés de manière permanente auprès de toutes les banques et institutions financières opérant dans le pays.

Mansouri a déclaré, dans une décision publiée par les médias locaux, que
"la Commission d'enquête spéciale (de la Banque centrale) a décidé à l'unanimité de geler de manière permanente tous les comptes appartenant, directement ou indirectement, à Riad et Raja Salamé, Marianne Hoayek (assistante de Salamé) et Anna Kozakova (proche de Salamé), dans toutes les banques et institutions financières opérant au Liban".

Anna Kozakova, 46 ans, est une proche de l'ancien gouverneur de la Banque centrale libanaise, selon la justice française, qui l'a interrogée sur la fortune de Salamé en France.


Parmi les principaux chefs d'accusation retenus contre elle figurent
"la constitution d'une organisation criminelle, le blanchiment d'argent, la fraude fiscale grave et la dissimulation d'un crime passible de 10 ans d'emprisonnement".

Mansouri a ajouté que la Commission a également décidé de
"lever le secret bancaire dont jouissent ces personnes vis-à-vis des autorités judiciaires compétentes, étant entendu que cette décision n'inclut pas les comptes de domiciliation de salaire".

Le mandat du gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, entré en fonction en août 1993 et dont le mandat a été prolongé à quatre reprises, s'est achevé le 31 juillet. Au cours des quatre dernières années, il a fait l'objet de poursuites judiciaires et d'accusations de détournement de fonds et de blanchiment dont il nie la véracité, de la part de la justice internationale et locale.

En mars dernier, la France, l'Allemagne et le Luxembourg ont annoncé le gel de 120 millions d'euros d'avoirs libanais, à la suite d'une enquête sur des détournements de fonds, visant Riad Salamé et quatre de ses proches.


Un certain nombre de biens immobiliers en France appartenant présumément à Salamé ont également été saisis, notamment des appartements dans le 16e arrondissement, qui est le plus cher de la capitale, Paris, et des espaces situés sur l'avenue des Champs-Élysées, ainsi que des comptes bancaires.


Salamé et ses co-accusés sont poursuivis depuis 2021 au Liban et par des pays européens, notamment la France, la Suisse et l'Allemagne, pour corruption, blanchiment d'argent et appropriation de fonds appartenant à la Banque centrale du Liban.

Si les résultats de ces enquêtes n'ont pas encore été dévoilés, Salamé s'est toujours inscrit en faux contre les accusations dont il fait l'objet.


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