L’Iran, la Chine et la Russie rejettent la tentative européenne de réactiver les sanctions contre Téhéran

10:422/09/2025, mardi
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Sur cette photo de famille diffusée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine (C-D) et le président iranien Masoud Pezeshkian (C-L) sont assis avec leurs délégations lors d'une réunion en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, le 1er septembre 2025.
Crédit Photo : Alexander KAZAKOV / POOL / AFP
Sur cette photo de famille diffusée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine (C-D) et le président iranien Masoud Pezeshkian (C-L) sont assis avec leurs délégations lors d'une réunion en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, le 1er septembre 2025.

L’Iran, la Chine et la Russie ont conjointement rejeté les efforts européens visant à rétablir les sanctions de l’ONU contre Téhéran, jugeant cette initiative juridiquement infondée et politiquement destructrice.

Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et au président du Conseil de sécurité, les trois ministres des Affaires étrangères ont estimé que la tentative de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni d’activer le mécanisme de "snapback" prévu par la résolution 2231 était invalide.


Ils ont rappelé que les États-Unis avaient violé en premier lieu l’accord nucléaire de 2015, connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (PAGC), en s’en retirant en 2018, et que les États européens avaient ensuite aggravé la violation en se conformant aux sanctions américaines plutôt qu’en respectant leurs propres engagements.

"La communication des ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni ne peut être considérée comme une notification soumise par un État participant au PAGC en vertu du paragraphe 11 de la résolution 2231 du Conseil de sécurité"
, indique la lettre, insistant sur le fait que cette démarche est
"nulle et non avenue".

Les ministres ont souligné que la crédibilité de la diplomatie multilatérale dépend du respect des engagements par les parties.

"Une partie qui renie ou ne remplit pas ses propres obligations ne peut être reconnue comme conservant les droits qu’elle prétend tirer de la relation"
, ont-ils noté, citant un principe affirmé par la Cour internationale de Justice.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a réaffirmé ce message dans un post publié lundi sur la plateforme américaine X, indiquant que la lettre conjointe traduisait une position ferme.



"En déclarant la démarche des E3 nulle et non avenue, nous avons établi qu’aucune partie ne peut effacer la chronologie des événements : ce sont les États-Unis qui ont violé en premier le PAGC et la résolution 2231, et c’est l’Europe qui a ensuite choisi de s’aligner sur des sanctions illégales plutôt que de respecter ses propres engagements"
, a-t-il écrit.

Araghchi a averti que le respect sélectif des engagements et les abus de procédure compromettraient gravement la crédibilité des accords internationaux.

"Ce qui est en jeu n’est pas seulement les droits de l’Iran, mais l’intégrité même des accords internationaux"
, a-t-il ajouté, soulignant que le Conseil de sécurité doit agir comme un garant de la stabilité et non comme
"un instrument de coercition".

La lettre appelle les membres du Conseil de sécurité à rejeter la revendication des E3 et à réaffirmer leur attachement au droit international et à la diplomatie multilatérale. Elle exhorte également la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni à revenir sur leur démarche et à privilégier le dialogue politique, tout en encourageant tous les États à contribuer à la création de conditions favorables à la diplomatie.

Jeudi, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont officiellement informé le Conseil de sécurité de l’ONU qu’ils invoquaient le mécanisme de "snapback" prévu par la résolution 2231, accusant l’Iran de
"manquements significatifs"
à ses obligations nucléaires.

Cette initiative a déclenché une période de 30 jours pendant laquelle les sanctions de l’ONU, précédemment levées, pourraient être rétablies à l’encontre de Téhéran, sauf décision contraire du Conseil.


Le trio européen, connu sous le nom des E3, a indiqué avoir épuisé toutes les voies diplomatiques et a appelé l’Iran à reprendre les négociations et à permettre des inspections complètes par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Pour rappel, les États-Unis s’étaient retirés unilatéralement du PAGC en 2018 et avaient réimposé des sanctions, une démarche que Téhéran estime à l’origine de la réduction de ses propres engagements dans le cadre de l’accord.


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