Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Le président français, Emmanuel Macron.
Le président Emmanuel Macron a dévoilé dimanche son "modèle français de la fin de vie": une "aide à mourir" qui doit permettre à certains patients, de recevoir une "substance létale".
Emmanuel Macron, qui se refuse à utiliser les expressions de
ou
indique avoir retenu le terme
puisqu'il
"définit bien ce dont il s'agit".
Les mots ont de l'importance et il faut essayer de bien nommer le réel sans créer d'ambiguïtés. Cette loi, nous l'avons pensée comme une loi de fraternité, une loi qui concilie l'autonomie de l'individu et la solidarité de la nation.
"En cela, elle ne crée, à proprement parler, ni un droit nouveau ni une liberté, mais elle trace un chemin qui n'existait pas jusqu'alors et qui ouvre la possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions strictes"
, a-t-il plaidé.
De fait, pour recourir à cette
Emmanuel Macron assure que plusieurs conditions devront être remplies, dont le fait qu'elle ne pourra concerner que les majeurs.
Par ailleurs,
"les personnes devront être capables d'un discernement plein et entier"
, être atteintes d'une
"maladie incurable et un pronostic vital engagé à court ou à moyen terme"
, et subir des
"souffrances – physiques ou psychologiques"
que les soins ne permettent pas de soulager.
Au cours de cette interview, le président français a également dévoilé un extrait du texte de la future loi, tel qu'il sera présenté en conseil des ministres puis soumis aux parlementaires.
"L'administration de la substance létale est effectuée par la personne elle-même ou, lorsque celle-ci n'est pas en mesure d'y procéder physiquement, à sa demande, soit par une personne volontaire qu'elle désigne lorsqu'aucune contrainte d'ordre technique n'y fait obstacle, soit par le médecin ou l'infirmier qui l'accompagne",
est-il énoncé dans la loi.
Dans une publication sur le réseau social X, l'Élysée évoque cette loi comme édictant un nouveau
"modèle français de la fin de vie".
Pour Emmanuel Macron, il s'agit d'un texte
"nécessaire parce qu'il y a des cas qu'on ne peut pas accepter humainement"
et qui permet de
"regarder la mort en face".
"J'ai retenu de ces échanges cette crainte légitime qu'on assigne une valeur à la vie, qu'on laisse entendre qu'il y aurait des vies devenues inutiles. Non, jamais. Je crois que le texte lève les ambiguïtés"
, a-t-il dit.
Il a confié dans une interview avoir personnellement écrit ses propres
sur les soins qu'il souhaite, ou non, recevoir en fin de vie.
"Il y aura des oppositions"
Le processus parlementaire s'annonce long et l'aboutissement n'interviendra probablement pas avant 2025.
Le texte sera présenté en avril en Conseil des ministres pour un examen en première lecture à l'Assemblée nationale en mai, avant les élections européennes de juin.
Le projet de loi inclura des mesures du plan décennal pour renforcer les soins palliatifs, insuffisants en France de l'avis général.
Le président a dit souhaiter un seul texte
"pour ne pas laisser penser que l'on fait l'aide à mourir parce que la société n'est pas capable de prendre soin".
Pour répondre à
, M. Macron a aussi annoncé un renforcement des soins palliatifs: sur dix ans,
"c'est un milliard d’euros de plus que nous allons y investir"
, en plus du 1,6 milliard actuellement consacré aux soins d'accompagnement.
Selon le chef de l'État,
"des milliers de personnes et de familles attendent" cette
décision de loi pour une
mais il reconnaîtrait aussi que cette loi ne pourra pas être
consensuelle.
"Je ne suis pas naïf", "il y aura des oppositions"
, a-t-il conclu.
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