MAE Belge: "Si nous voulons une solution à deux États, nous avons besoin de deux États"

La rédaction avec
17:423/09/2025, mercredi
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Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge Maxime Prevot assiste à une séance de la commission des Relations extérieures de la Chambre, au Parlement fédéral à Bruxelles, le 3 septembre 2025.
Crédit Photo : JONAS ROOSENS / Belga / AFP
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge Maxime Prevot assiste à une séance de la commission des Relations extérieures de la Chambre, au Parlement fédéral à Bruxelles, le 3 septembre 2025.

Le ministre belge des Affaires étrangères et vice-Premier ministre, Maxime Prévot, a annoncé que son gouvernement avait décidé de reconnaître l’État de Palestine afin d’envoyer un signal fort à Israël, dénonçant les événements en cours à Gaza comme un “génocide manifeste”.

Dans un entretien accordé mardi à l’agence Anadolu, il est revenu sur la décision du gouvernement fédéral belge de reconnaître officiellement la Palestine et d’imposer des sanctions contre Israël. Longtemps favorable à cette orientation, il s’est dit satisfait de l’accord trouvé au sein de la coalition.


“Pour des raisons à la fois morales et juridiques, il était de notre devoir de franchir ce pas. Ce message signifie qu’Israël doit cesser l’expansion des colonies illégales et mettre un terme au blocage de l’aide humanitaire aux Palestiniens”
, a-t-il déclaré.

Une reconnaissance politique et symbolique


Évoquant la situation dramatique à Gaza, où femmes et enfants souffrent massivement de la faim, Prévot a affirmé que la situation était “totalement inacceptable”. Il a rappelé que la solution à deux États était menacée par la politique actuelle du gouvernement israélien et que la Belgique avait choisi, aux côtés de l’Arabie saoudite et de la France, de reconnaître la Palestine à New York dans les prochaines semaines.


Le ministre a précisé que cette décision avait également pour but de rejeter l’idée d’une solution à un seul État. Toutefois, il a indiqué que la reconnaissance officielle serait conditionnée à la libération des prisonniers et au retrait du Hamas du pouvoir à Gaza, afin d’éviter toute impression de “récompense”.


La question du génocide


Prévot a réaffirmé qu’à titre personnel, il considérait la situation à Gaza comme un génocide:
“J’ai déjà dit clairement il y a plusieurs mois que la réalité sur le terrain pouvait être qualifiée de génocide.”

Il a cependant précisé que cette qualification ne relevait pas de la position officielle du gouvernement belge, mais de la justice internationale.


Sanctions et divisions européennes


Le ministre a regretté les difficultés de l’Union européenne à adopter une position unifiée et ferme à l’égard d’Israël:
“De nombreux pays refusent encore d’appliquer des sanctions et s’appuient sur leurs positions passées. Or, il faut une majorité qualifiée pour envoyer un signal clair.”

Il a assumé la responsabilité de soutenir les mesures les plus fermes et a insisté sur la nécessité d’intensifier la réponse collective européenne, tout en soulignant que la décision belge avait été prise sans tenir compte de la position des États-Unis.


“La crédibilité de la politique étrangère de l’UE est aujourd’hui en jeu. Sans décisions fortes et communes, elle s’effondrera complètement.”

Un constat amer


Entré en fonction en février, Prévot a confié qu’il n’aurait jamais imaginé, lorsqu’il était maire de Namur, que la situation à Gaza atteindrait une telle gravité:
“À l’époque, c’était impensable. Aujourd’hui, il est grand temps d’agir.”


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