Le ministre des Affaires étrangères suédois, Tobias Billström et son homologue française, Catherine Colonna lors d'une conférence de presse à Paris, le 16 juin 2023. Crédit Photo: Ümit Dönmez / AGENCE ANADOLU
Le chef de la Diplomatie suédoise, Tobias Billström a déclaré, ce vendredi, que "la collaboration entre la police suédoise et la police turque s'est beaucoup améliorée", notamment dans la cadre de la lutte contre l'organisation terroriste PKK.
Lors d'une conférence presse à Paris, avec son homologue française Catherine Colonna, Tobias Billström a rappelé la candidature de la Suède pour une adhésion à l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord).
"Aujourd'hui, 29 des 31 membres de l'Otan ont ratifié la demande d'adhésion de la Suède. Il ne reste que la Türkiye et la Hongrie",
a-t-il rappelé avant de souligner que
"le combat contre le terrorisme et l'une des parties les plus importantes du mémorandum conclu entre la Suède, la Türkiye et la Finlande".
Le ministre suédois a rappelé qu'une nouvelle législation est récemment entrée en vigueur en Suède,
"qui rend illégale la participation dans une organisation terroriste dans le but de favoriser, de renforcer ou de soutenir celle-ci",
estimant que son pays a
"ainsi rempli la dernière partie de notre engagement dans ce mémorandum".
"La Suède condamne toutes les organisations terroristes et cela inclut le PKK",
a-t-il souligné avant d'ajouter que
"des actions fortes aussi bien au niveau national qu'international sont nécessaires afin de contrer la menace terroriste".
"La nouvelle législation suédoise facilitera notre collaboration avec la Türkiye ainsi qu'avec les autres alliés de l'Otan et l'Union européenne",
a estimé Tobias Billström.
Billström interrogé par AA sur les mesures concrètes de son pays contre le PKK
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Interrogé par Anadolu sur les mesures concrètes prises par son pays dans le cadre de la lutte contre le groupe armée terroriste PKK, le chef de la Diplomatie suédoise a réitéré les
"engagements"
pris par Stockholm dans le cadre du mémorandum signé avec la Türkiye et la Finlande.
"Nous pensons que nous avons rempli tous nos engagements du mémorandum et il s'agit d'un processus. Et dans ce processus, il y a différentes parties : la collaboration entre la police suédoise et la police turque s'est beaucoup améliorée. Nous avons le même objectif que la Türkiye, c'est-à-dire combattre le terrorisme et nous le faisons main dans la main et nous le faisons de manière constructive dans le cadre du mémorandum et la position de la Suède par rapport au PKK est très claire. Nous avons vraiment voulu remplir tout ce qui est écrit dans le mémorandum pour être membre de l'Otan",
a-t-il répondu.
Concernant les mesures d'extradition engagées par la Suède à la demande la Justice turque, le ministre suédois a déclaré que son pays travaille avec la Türkiye
"pour extrader les personnes dans le cadre des lois d'extradition européennes".
"La Suède a signé ce cadre juridique et c'est le pouvoir juridique suédois qui prend ces décisions de façon autonome. Avec Ankara
(et Helsinki)
nous avons signé un mémorandum trilatéral et nous avons eu des réunions très constructives. Dans ce cadre, nous avons souligné que la Suède veut combattre le terrorisme, et là, il s'agit en particulier du PKK, et nous sommes tout à fait d'accord avec la Türkiye. Nous voulons intégrer l'Otan à Vilnius
(Sommet de l'alliance atlantique les 11 et 12 juillet prochains dans la capitale lituanienne)
et c'est finalement à la Türkiye de décider",
a conclu le chef de la Diplomatie suédoise.
La France appelle la Türkiye à ratifier l'adhésion de la Suède
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Au cours de la conférence de presse, la cheffe de la Diplomatie française, Catherine Colonna, a indiqué que les discussions avec son homologue suédois, ce vendredi,
"ont surtout porté sur un sujet qui est encore en chantier"
: celui de l'adhésion de la Suède à l'Otan.
"Cela fait bientôt un an que les alliés étaient réunis au Sommet de Madrid de l'Otan. Ils se réuniront les 11 et 12 juillet prochains à Vilnius. Et un an après l'annonce des candidatures de la Suède et de la Finlande et de l'accord tous les alliés à ces candidatures, nous avons aujourd'hui pu accueillir la Finlande, mais pas encore la Suède",
a déploré Catherine Colonna.
"Malgré les efforts considérables faits par le Gouvernement suédois pour répondre aux demandes de la Türkiye en particulier, dans le cadre du trilogue que vous avez engagé avec aussi la Finlande, je voudrais dire qu'il est temps, semble-t-il, que le processus aille à son terme maintenant et dans les meilleurs délais, que l'adhésion de la Suède puisse être ratifiée par l'ensemble des États membres de l'alliance atlantique qui ne l'ont pas encore fait",
a ajouté la ministre française rappelant que la Hongrie et la Türkiye sont les deux pays qui n'ont pas encore ratifié l'adhésion de la Suède à l'Otan.
"Je le redis, je le dis souvent : la France souhaite que la Suède soit présente au sommet de Vilnius très bientôt comme membre à part entière de l'alliance atlantique"
a ajouté Catherine Colonna, estimant que
"cette adhésion renforcera la sécurité et la stabilité de la région baltique, de l'ensemble de l'Europe, mais aussi de l'espace euro-atlantique et donc de l'alliance atlantique toute entière et donc, c'est de l'intérêt de tous d'aller de l'avant dans cette adhésion. À l'inverse, retarder cette adhésion alors même que la Finlande a pu devenir membre le 4 avril dernier - ce dont on se réjouit tous - créerait une difficulté dont nous ne comprenons pas la raison",
a-t-elle déclaré, appelant notamment la Türkiye à ratifier l'adhésion de la Suède dans les meilleurs délais.
"La sécurité de l'alliance commande que nous allions de l'avant, en particulier dans le contexte de la guerre que fait la Russie à l'Ukraine",
a conclu la cheffe de la Diplomatie française.
Erdogan: Pas d'adhésion de la Suède tant qu'elle n'assurera pas sa part dans la lutte contre le terrorisme
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Peu après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, la Suède et la Finlande ont officiellement présenté leurs candidatures à l'adhésion à l'Otan, en mai 2022. Toutefois, seule la Finlande, qui partage une longue frontière avec la Russie, a réussi à rejoindre l'alliance atlantique en avril dernier.
La Suède espère maintenant rejoindre l'alliance militaire lors du sommet de celle-ci qui se tiendra les 11 et 12 juillet en Lituanie, mais la Türkiye - membre de l'Otan depuis plus de 70 ans - a émis des objections à cette adhésion, accusant Stockholm de tolérer et même de soutenir des groupes terroristes, notamment le PKK et FETO.
"Si l'on attend de la Türkiye qu'elle réponde aux attentes de Stockholm en matière de candidature à l'Otan, Stockholm doit prendre sa part dans la lutte contre le terrorisme avant le sommet de l'OTAN de Vilnius",
a déclaré, ce mardi, le Président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, en présence de journalistes, lors de son vol retour de Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan.
"Le sommet de l'OTAN se tiendra à Vilnius. J'espère que, sauf événement extraordinaire, j'y assisterai",
a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
Pour rappel, le PKK est reconnu comme une organisation terroriste, notamment par la Türkiye, l'Union européenne et les États-Unis. Durant sa campagne terroriste de près de quatre décennies, le PKK/YPG/PYD est responsable de la mort de plus de 40 000 personnes sur le seul territoire turc, incluant des hommes, des femmes et des enfants.
Pour rappel, 251 personnes ont été tuées et 2 734 blessées en Türkiye, lors du coup d'État défait du 15 juillet 2016, orchestré par l'organisation terroriste FETO et son dirigeant basé aux États-Unis, Fethullah Gulen.
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