Marseille: L'imam de la mosquée des Bleuets condamné à six mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme"

16:1030/05/2025, vendredi
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L’imam de la mosquée des Bleuets à Marseille, Smaïn Bendjilali.
Crédit Photo : X /
L’imam de la mosquée des Bleuets à Marseille, Smaïn Bendjilali.

L'imam de la mosquée des Bleuets à Marseille a été condamné, vendredi, à six mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme", par le tribunal correctionnel de la cité phocéenne.

L'imam Ismail – Smaïn Bendjilali, de son vrai nom – a écopé également d'une amende de 2 000 euros assortie de cinq ans d'interdiction des droits civiques, avec inscription au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait), rapporte la correspondante de l'Agence Anadolu à Nice.


Il a été reconnu coupable d'avoir republié en juillet 2024 sur son compte X, une vidéo accompagnée d'un commentaire qualifiant de
"légitime défense"
l'attaque du 7-Octobre menée par le mouvement de résistance palestinien Hamas contre Israël.

L'imam Ismail a, en revanche, été relaxé pour une autre publication, dans laquelle il a reposté une vidéo accusant des soldats israéliens de torture sur un Palestinien, y ajoutant ce commentaire :
"Daech à côté [de l'armée israélienne], ce sont des enfants de chœur".

Le tribunal correctionnel de Marseille n'a pas suivi les réquisitions du parquet en ce qui concerne la demande de bannissement du réseau social X pour six mois et l'interdiction définitive d'exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets.

"L'audience a été très éprouvante et la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), seule partie civile de ce procès, a tout fait pour me charger en essayant de me charger au maximum en inventant des contextes à mes publications"
, avait déclaré à Anadolu l'imam marseillais, expliquant qu'il avait été fait mention de tous les attentats ayant touché la France ces dernières années, dont
"le Bataclan, l'Hypercasher et Nice".

Selon lui,
"la plaidoirie de la LICRA visait à redorer le blason de Tsahal et faire reposer sur (lui) tous les actes terroristes et l'antisémitisme du pays"
, alors que ce sont des faits contre lesquels il s'est toujours battu.

"Je me sens insulté, blessé et humilié par les accusations qu'on essaie de me faire porter. Mes actes sur le terrain ont toujours montré le contraire. Un rabbin est même venu témoigner au procès pour dire à quel point j'étais investi dans le dialogue intercommunautaire, à 1000 lieux de ce qui se dit de moi dans l'enceinte du tribunal"
, avait expliqué l'imam Ismaïl, deux jours avant le verdict.

Son avocat, Sefen Guez Guez, a salué
"un désaveu après les réquisitions du procureur de la République qui avait demandé l'interdiction définitive d'exercer la fonction d'imamat"
, mettant en avant les
"connexions entre une volonté du ministère de l'intérieur de faire fermer cette mosquée et cette condamnation de Smaïn Bendjilali"
. Me Sefen Guez Guez n'a pas exclu de faire appel.

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