Les cinq passagers du submersible perdu depuis dimanche dans l'Atlantique nord, près de l'épave du Titanic, sont morts dans l'"implosion catastrophique" de ce petit sous-marin de tourisme scientifique, ont annoncé jeudi les garde-côtes américains et l'organisateur de l'expédition.
À peine le dénouement de cette tragédie connu, le Wall Street Journal a révélé jeudi soir que l'US Navy avait détecté dès dimanche, peu après la perte de contact avec l'appareil, un signal indiquant la probable implosion du submersible.
Le patron d'OceanGate, l'Américain Stockton Rush, était à bord aux côtés d'un richissime homme d'affaires britannique, Hamish Harding (58 ans), de l'ancien plongeur et militaire de la marine, le Français Paul-Henri Nargeolet (77 ans) - surnommé "M. Titanic" -, et du magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et de son fils Suleman (19 ans) - tous deux étant aussi Britanniques.
"Véritables explorateurs"
Surveillance à l'aide d'avions C-130 ou P3, navires dotés de robots sous-marins: les États-Unis et le Canada avaient encore déployé jeudi matin des moyens en Atlantique nord, au large des deux pays, où est stationné le Polar Prince, le navire duquel était parti dimanche le petit sous-marin de tourisme.
La zone de recherches en surface s'étendait sur 20.000 kilomètres carrés.
Paris y avait dépêché l'Atalante, navire de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) doté d'un robot capable de plonger jusqu'à l'épave du Titanic.
Négligences potentielles
Le Titan, long d'environ 6,5 mètres, avait plongé dimanche et devait refaire surface sept heures plus tard mais le contact avait été perdu moins de deux heures après son départ. L'engin disposait d'une autonomie théorique de 96 heures d'oxygène.
Mercredi, pourtant, il y avait encore de l'espoir.
Des avions P-3 canadiens avaient détecté des bruits sous l'eau, mais leur origine n'avait a priori aucun lien avec le submersible.
Une plainte au civil aux États-Unis en 2018 montre qu'un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible.
Selon cet ancien directeur des opérations marines, un grand hublot à l'avant de l'appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1.300 m de profondeur et non à 4.000 m.
Depuis la découverte de l'épave en 1985, scientifiques, chercheurs de trésors et riches touristes lui rendent visite, entretenant ainsi le mythe.