Crédit Photo : BOUREIMA HAMA / AFP
Cette photographie prise le 20 août 2024 montre des bateaux de police utilisés pour transporter des personnes suite aux fortes pluies qui ont endommagé la route nationale 25 reliant la capitale nigérienne Niamey aux provinces de Tillabéri et Tahoua dans l'ouest du Niger.
La crue exceptionnelle des cours d'eau, due aux fortes pluies qui s'abattent sur les pays du Sahel depuis juin, a encerclé cette semaine la capitale du Niger, Niamey, presque entièrement coupée du reste du pays.
Les principales voies de sortie de cette ville d'environ un million et demi d'habitants, située au sud du Sahara, ont été submergées par les eaux, et le nombre de sinistrés est monté à 11.500 pour Niamey seulement, selon le dernier bilan officiel.
En moins de trois mois, les inondations ont fait 217 morts et 200 blessés dans cet immense pays désertique, et plus de 350.000 sinistrés, selon les autorités militaires, arrivées au pouvoir par un coup d'État en juillet 2023.
"D'ici, vous apercevez mon camion et quatre autres, tous engloutis par les eaux",
se désole Ali Adamou, un chauffeur interrogé par l'AFP devant un torrent de boue marronnasse à une des sorties de Niamey.
Un minibus a déjà coulé et moi j'ai failli y laisser ma peau.
Pour quitter Niamey,
"il faut emprunter une pirogue et espérer pouvoir poursuivre le voyage à bord de véhicules sur l'autre rive",
explique Habiboulaye Abdoulaye, habitant d'un village périphérique, totalement isolé par les eaux.
La plupart des sociétés de transport ont suspendu leurs liaisons vers l'intérieur du pays.
À côté des barques délabrées qui facturent 500 F CFA la traversée (moins d'un euro), des vedettes de la gendarmerie ont été envoyées en renfort pour venir en aide aux passagers.
Confiant que
"des gens mal intentionnés peuvent tenter de s'infiltrer",
un soldat armé d'une kalachnikov, alerte:
Nous restons vigilants et nous surveillons ceux qui débarquent.
Depuis une dizaine d'années, le Niger est le théâtre d'attaques de groupes armés, dont certains sont liés à Al-Qaïda ou à Daesh, qui endeuillent le pays et opèrent également au Mali et au Burkina Faso voisins.
À l'est de la capitale, le groupe français de BTP Sogea-Satom met les bouchées doubles pour que le trafic reprenne au plus vite sur la route nationale 1, axe vital du pays qui le parcourt d'ouest en est sur près de 1.500 km.
"L'État fait tout pour rétablir le trafic",
a assuré à la télévision publique le colonel Salissou Mahaman Salissou, ministre des Transports de la junte.
Les autorités redoutent une interruption prolongée du trafic qui engendrerait des pénuries, notamment en hydrocarbures.
Récemment, elles ont rétabli la circulation sur l'axe Téra-Niamey, unique corridor d'entrée de milliers de camions de fret via le nord du Burkina Faso.
Mi-août, l'Autorité du bassin du fleuve Niger (ABN) a averti les habitants de la capitale d'une prochaine
"montée rapide des eaux".
Des pelleteuses tentent de rehausser les digues, tandis que des volontaires et des militaires colmatent avec des sacs de sable les premières fissures.
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