Niger, Mali et Burkina jugent "irréversible" leur retrait prochain de la Cedeao

11:4714/12/2024, السبت
MAJ: 14/12/2024, السبت
AFP
Cette photographie montre les drapeaux des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à la villa présidentielle nigériane, lors de la 65e session ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO à Abuja, le 7 juillet 2024.
Crédit Photo : Kola Sulaimon / AFP
Cette photographie montre les drapeaux des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à la villa présidentielle nigériane, lors de la 65e session ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO à Abuja, le 7 juillet 2024.

Les régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont prévenu vendredi que leur décision de quitter la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) était "irréversible", à deux jours d'un sommet de cette dernière qui espérait les faire changer d'avis. 

Les trois pays qui forment l'Alliance des Etats du Sahel (AES), tous gouvernés par des juntes hostiles à la France, ont annoncé en janvier leur volonté de quitter la Cedeao, une organisation rassemblant aujourd'hui 15 pays et qu'ils jugent instrumentalisée par l'ancienne puissance coloniale.

"Tout en rappelant la décision irréversible des Etats de la Confédération de retrait de la Cedeao, les ministres engagent (...) à poursuivre les réflexions visant à convenir des modalités de sortie dans l'intérêt des populations de la Confédération",
précisent les trois pays après une réunion ministérielle à Niamey, vendredi. 

Selon les textes de la Cedeao, le départ des trois pays devient effectif un an après son annonce, donc en janvier 2025.


La Cedeao tient un sommet dimanche à Abuja, capitale du Nigeria, pour évoquer cette épineuse question, mais aucune délégation des pays de l'AES n'a été annoncée et leur présence reste improbable à ce stade.

Un tel départ pourrait avoir des implications économiques et politiques importantes pour la région ouest-africaine avec notamment la question de la libre circulation des personnes et des biens dans la région, thème de la réunion de Niamey, vendredi.  


La confédération de l'AES représente un vaste territoire enclavé, pour une population de 72 millions d'habitants. 


Rupture


Cette déclaration des pays de l'AES vient miner les efforts engagés par la Cedeao pour tenter d'éviter le divorce.


Elle avait en juillet nommé le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye comme médiateur afin de plaider pour leur maintien dans l'organisation. 
Ce dernier avait fait état en début de semaine de progrès dans cette mission. 

La rupture entre l'AES et la Cedeao s'est faite après le coup d'Etat au Niger, en juillet 2023, le sixième dans la région en trois ans (deux au Mali, deux au Burkina et un en Guinée). 


L'organisation ouest-africaine avait menacé d'intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis. 


Les pays de l'AES qui ont tourné le dos à la France, se sont parallèlement rapprochés de partenaires jugés plus "sincères" comme la Russie.  

Ils estiment également que la Cedeao ne les a pas suffisamment aidés face aux violences jihadistes récurrentes qui a fait des dizaines de milliers de morts dans leurs trois pays en une décennie. 


Les trois membres de l'AES ont pris plusieurs mesures pour cimenter leur confédération.


Ils ont par exemple signé un protocole d'accord sur la fin des frais d'itinérance des communications téléphoniques ("roaming") entre leurs pays. 


Ils ambitionnent également d'harmoniser leurs documents de voyage et d'identité pour une libre circulation de leurs ressortissants et de leurs biens. 

Reste la question de la monnaie: les pays de l'AES font toujours partie de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et utilisent le franc CFA, une devise dont ils ont évoqué une éventuelle sortie à moyen terme. 


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