
Christian Fizin, vice-président du Mouvement Kanak en France, affirme que les Kanaks de Nouvelle-Calédonie veulent mettre fin à 172 ans d'occupation coloniale française et réclament un État indépendant. Il dénonce la réforme de l'accord de Nouméa, qui permettrait aux Français installés sur l'île depuis dix ans de voter, comme une atteinte aux droits du peuple autochtone. Les manifestations contre cette réforme ont fait 13 morts. Fizin critique l'envoi massif de forces de sécurité, la criminalisation des militants indépendantistes, et rejette la proposition de "souveraineté partagée" avancée par Manuel Valls. Il appelle à une solution basée sur le droit international, garantissant justice et autodétermination pour le peuple kanak.
Christian Fizin: "Nous voulons mettre fin à 172 ans d'occupation coloniale"
Christian Fizin, vice-président du Mouvement Kanak en France, a déclaré que les Kanaks de Nouvelle-Calédonie, colonie française dans la région indo-pacifique, aspirent à mettre fin à 172 ans d'occupation coloniale pour créer leur propre État.
La tentative de réforme de l'accord de Nouméa, signé en 1998, par le gouvernement français a provoqué une vive opposition. Ce texte accorde un statut d’autonomie à l’île et restreint le corps électoral aux résidents historiques.
La réforme envisagée permettrait aux Français installés depuis au moins dix ans de voter aux élections locales, ce que les Kanaks considèrent comme une violation directe de l’accord.
Le 13 mai 2024, des manifestations ont éclaté pour protester contre cette réforme. Réprimées par les forces françaises, elles ont causé la mort de 13 personnes.
Un processus de négociation sous tension
Christian Fizin a précisé que les négociations se poursuivent entre le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS), les délégations anti-indépendantistes représentant les intérêts coloniaux, et l’État français.
"Le seul moyen d’assurer les droits d’un peuple, c’est l’État-nation"
"Une criminalisation purement politique"
Fizin a rappelé que près de 100 militants indépendantistes arrêtés depuis mai 2024 sont détenus en France. Parmi eux, sept figures politiques: cinq incarcérées et deux assignées à résidence. Il affirme : "Le seul tort de ces responsables est d’avoir porté une revendication politique. Ils n'ont aucun passé criminel. Pourtant, ils sont traités comme des membres de bandes organisées."
"Nous voulons créer un nouvel État juste"
Il a insisté sur l’universalité de la justice dans le futur État kanak, quelle que soit l’origine des habitants, et appelé à l’application du droit international. Pour lui, l’indépendance est la seule voie pour une justice véritable en Nouvelle-Calédonie.