Nouvelle-Calédonie: les Kanaks réclament la fin de 172 ans d'occupation coloniale

La rédaction avec
19:0326/05/2025, پیر
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Drapeau indépendantiste kanak et slogan indépendantiste lors du rassemblement du Front de Libération Nationale de la Kanaky (FLNKS).
Crédit Photo : X / Archive
Drapeau indépendantiste kanak et slogan indépendantiste lors du rassemblement du Front de Libération Nationale de la Kanaky (FLNKS).

Christian Fizin, vice-président du Mouvement Kanak en France, affirme que les Kanaks de Nouvelle-Calédonie veulent mettre fin à 172 ans d'occupation coloniale française et réclament un État indépendant. Il dénonce la réforme de l'accord de Nouméa, qui permettrait aux Français installés sur l'île depuis dix ans de voter, comme une atteinte aux droits du peuple autochtone. Les manifestations contre cette réforme ont fait 13 morts. Fizin critique l'envoi massif de forces de sécurité, la criminalisation des militants indépendantistes, et rejette la proposition de "souveraineté partagée" avancée par Manuel Valls. Il appelle à une solution basée sur le droit international, garantissant justice et autodétermination pour le peuple kanak.

Christian Fizin: "Nous voulons mettre fin à 172 ans d'occupation coloniale"


Christian Fizin, vice-président du Mouvement Kanak en France, a déclaré que les Kanaks de Nouvelle-Calédonie, colonie française dans la région indo-pacifique, aspirent à mettre fin à 172 ans d'occupation coloniale pour créer leur propre État.


La tentative de réforme de l'accord de Nouméa, signé en 1998, par le gouvernement français a provoqué une vive opposition. Ce texte accorde un statut d’autonomie à l’île et restreint le corps électoral aux résidents historiques.


La réforme envisagée permettrait aux Français installés depuis au moins dix ans de voter aux élections locales, ce que les Kanaks considèrent comme une violation directe de l’accord.


Le 13 mai 2024, des manifestations ont éclaté pour protester contre cette réforme. Réprimées par les forces françaises, elles ont causé la mort de 13 personnes.


Un processus de négociation sous tension


Lors d’un discours à Nouméa le 8 mai, le ministre français des Outre-mer, Manuel Valls, a évoqué deux options pour l’avenir de l’île: un projet de
"souveraineté partagée avec la France"
proposé par Paris et une solution fédéraliste soutenue par les opposants à l’indépendance. Aucun consensus n’a été trouvé.

Christian Fizin a précisé que les négociations se poursuivent entre le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS), les délégations anti-indépendantistes représentant les intérêts coloniaux, et l’État français.


Il a indiqué que la structure institutionnelle de la future Nouvelle-Calédonie reste à définir, tout en soulignant la volonté des Kanaks d’obtenir un accord pour l’indépendance.
"La France n’est pas encore prête",
a-t-il regretté.

"Le seul moyen d’assurer les droits d’un peuple, c’est l’État-nation"


Fizin a rejeté l’idée d’un maintien sous tutelle coloniale:
"Nous voulons siéger à la même table que les autres nations du monde."
Il a dénoncé l’envoi de troupes supplémentaires en Nouvelle-Calédonie, qualifiant cela de
"poursuite de la pression coloniale".
Selon lui, les revendications du peuple kanak sont systématiquement accueillies par la force.

La présence accrue des forces de sécurité rappelle, selon lui, la répression des dernières décennies.
"Cet État (la France) veut étouffer la revendication légitime d’un peuple pour le droit à l’indépendance"
, a-t-il déclaré, dénonçant un nombre disproportionné de policiers par rapport à la population locale.

"Une criminalisation purement politique"


Fizin a rappelé que près de 100 militants indépendantistes arrêtés depuis mai 2024 sont détenus en France. Parmi eux, sept figures politiques: cinq incarcérées et deux assignées à résidence. Il affirme : "Le seul tort de ces responsables est d’avoir porté une revendication politique. Ils n'ont aucun passé criminel. Pourtant, ils sont traités comme des membres de bandes organisées."


"Nous voulons créer un nouvel État juste"


Revenant sur les récentes violences, Fizin a souligné que 13 personnes, dont 11 jeunes Kanaks et 2 gendarmes, ont été tuées depuis le début du mouvement.
"Nous voulons seulement mettre fin à 172 ans d’occupation coloniale"
, a-t-il répété.

Il a insisté sur l’universalité de la justice dans le futur État kanak, quelle que soit l’origine des habitants, et appelé à l’application du droit international. Pour lui, l’indépendance est la seule voie pour une justice véritable en Nouvelle-Calédonie.


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