Crédit Photo : Handout / Uzbek Presidential Press Service / AFP
Le président ouzbek Shavkat Mirzioïev.
Le parti au pouvoir en Ouzbékistan est arrivé en tête des élections législatives, selon les résultats préliminaires publiés lundi à l'issue d'un scrutin sans surprise dans le pays le plus peuplé d'Asie centrale, où les réflexes autoritaires persistent malgré certaines réformes.
Selon la Commission électorale ouzbèke, le Parti libéral-démocrate du président Chavkat Mirzioïev a renforcé sa présence au Parlement, remportant 64 des 150 sièges à pourvoir, tandis que la participation a atteint 74,72 %.
Lors de ce scrutin, le mode de scrutin proportionnel a été introduit pour la première fois afin de
"renforcer l'influence des partis politiques"
, selon les autorités, qui n'ont cependant autorisé que cinq formations politiques, toutes ou presque loyales au président, à présenter des candidats.
Arrivé en deuxième position, le Parti démocrate de la renaissance nationale, membre de la coalition présidentielle lors de la précédente législature et connu pour ses positions antirusses, comptera 29 députés.
L'Ouzbékistan, ex-république soviétique riche en gaz et occupant une position stratégique au cœur de l'Asie centrale, mène depuis 2016 sous le président Mirzioïev une politique d'ouverture visant à rompre avec un quart de siècle d'isolement et à attirer les investissements étrangers. Le président Mirzioïev avait invité les citoyens ouzbeks à
"voter pour le Nouvel Ouzbékistan"
, un slogan omniprésent dans ce pays de près de 35 millions d'habitants, frontalier de l'Afghanistan.
Cependant, malgré une volonté affichée de libéraliser l'économie et la société, le salaire moyen reste inférieur à 370 euros, et les ONG dénoncent l'absence de véritable opposition politique.
Selon Reporters sans frontières, la
"critique du pouvoir reste très compliquée"
et
"les autorités contrôlent largement la presse"
.
Pour l'expert Alicher Ilkhamov du Central Asia Due Diligence, ces législatives représentaient une
"procédure purement routinière qui reproduit le régime de gouvernement établi, dans lequel il n'y a pas de place pour une opposition institutionnelle ni une véritable séparation des pouvoirs"
.
L'introduction d'un nouveau système électoral est
"de nature purement technique et permet au président de resserrer plus facilement les vis du processus politique"
, a-t-il déclaré à l'AFP.
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