L'Ouzbékistan organise dimanche un référendum constitutionnel, qui permettra notamment au président Chavkat Mirzioïev de demeurer à la tête de cette ex-république soviétique, la plus peuplée d'Asie centrale, où des manifestations ont été réprimées dans le sang l'an dernier malgré une volonté affichée d'ouverture.
Les bureaux de vote fermeront à 20h00 heure locale (15H00 GMT) et la participation était de 35,13% trois heures après leur ouverture, selon la Commission électorale ouzbèke.
Si les autorités soutiennent que la modification des deux tiers de la Constitution permettra de démocratiser et d'améliorer le niveau de vie des 35 millions d'habitants de l'Ouzbékistan, aux droits longtemps bafoués par un régime répressif, le président Mirzioïev, qui a voté avec sa famille, en sera le principal bénéficiaire.
L'adoption du texte ne fait aucun doute après une campagne à sens unique dans un Etat où la presse est toujours largement contrôlée.
Le pouvoir s'est malgré tout employé à légitimer cette nouvelle Constitution, en mobilisant des célébrités locales pour louer les mérites du texte et du président Mirzioïev, qui veut propulser son pays dans une nouvelle ère de développement, de rester au pouvoir pendant de grandes manifestations et des concerts.
"Nouvel Ouzbékistan"
Ce dernier est mort en 2016 après avoir régné de façon brutale pendant un quart de siècle. M. Mirzioïev a été son fidèle Premier ministre pendant treize ans mais il s'efforce de présenter un visage plus moderne.
Contestation réprimée
Ces citoyens justement, en majorité jeunes, sortent d'un hiver particulièrement rigoureux marqué par d'importantes coupures de gaz et doivent faire face à une pauvreté persistante et une corruption endémique.
Malgré les progrès économiques et les avancées sociales, comme la criminalisation de la violence domestique ou la fin du travail forcé des enseignants, le pouvoir reste autoritaire.
En juillet 2022 dans la république du Karakalpakstan, des manifestations contre un amendement constitutionnel, depuis retiré, qui aurait réduit l'autonomie de cet immense territoire pauvre du nord de l'Ouzbékistan, ont été réprimées dans le sang.
Selon les autorités, 21 personnes ont été tuées et plus de 40 ont déjà été condamnées à la prison ferme.