Politique: Démissions en série en Europe face à la guerre de Gaza

La rédaction avec
18:0226/08/2025, mardi
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Manifestaation du 1er mai 2025 a été célébrée à Madrid.
Crédit Photo : AA / AA
Manifestaation du 1er mai 2025 a été célébrée à Madrid.

Depuis octobre 2023, une vague de démissions frappe l’Europe en réaction à la guerre israélienne à Gaza. Aux Pays-Bas, la démission du ministre des Affaires étrangères a provoqué l’effondrement partiel de la coalition. Au Royaume-Uni, des députés travaillistes et des fonctionnaires ont quitté leurs fonctions, dénonçant l’inaction face à Gaza. En Espagne, les ministres de Podemos ont quitté le gouvernement, tandis qu’en Irlande et en Belgique, des figures politiques et institutionnelles ont aussi protesté, dénonçant un silence complice.

Depuis le début de la guerre israélienne à Gaza, le 7 octobre 2023, plus d’une douzaine de responsables européens ont démissionné. Ils dénoncent la position de leurs gouvernements, jugée complice face à ce que beaucoup qualifient de génocide dans l’enclave assiégée.


Des ministres de Madrid aux parlementaires de Westminster, en passant par La Haye, de nombreuses personnalités politiques ont quitté leurs fonctions, affirmant qu’elles ne pouvaient rester silencieuses face à la tragédie de Gaza.


Pays-Bas: démissions en cascade au sommet de l’État


La démission la plus médiatisée a eu lieu aux Pays-Bas samedi, après un désaccord sur les sanctions contre Israël. Caspar Veldkamp a quitté son poste de ministre des Affaires étrangères. Ses propositions incluaient un embargo sur les produits des colonies israéliennes illégales, une interdiction d’achat d’armes à Israël, des sanctions ciblées contre des ministres israéliens et la reconnaissance de l’État de Palestine.


Seule une mesure a été soutenue par le Parlement : l’appel à laisser entrer journalistes et observateurs à Gaza. La démission de Veldkamp a provoqué un effet domino :
le parti centriste Nouveau Contrat Social (NSC) a retiré tous ses ministres et secrétaires d’État
, dont le vice-Premier ministre par intérim, les ministres de l’Intérieur, de l’Éducation et de la Santé.

Eddy van Hijum, chef du NSC, a déclaré:
"En bref, nous en avons fini avec ça",
estimant que les actions d’Israël étaient
"diamétralement opposées aux traités internationaux".
Le Premier ministre par intérim Dick Schoof a exprimé son
"profond regret"
et qualifié la situation à Gaza de
"dramatique".

Royaume-Uni: rébellion contre Keir Starmer


Au Royaume-Uni, des députés travaillistes ont quitté leurs fonctions pour protester contre la position de Keir Starmer, opposé à un cessez-le-feu immédiat lorsqu’il dirigeait encore l’opposition.


Imran Hussain fut le premier à démissionner, suivi par Jess Phillips et Yasmin Qureshi, toutes deux prêtes à voter pour une motion de cessez-le-feu malgré la ligne du parti. En août 2024, Mark Smith, haut fonctionnaire du ministère britannique des Affaires étrangères, a quitté son poste, dénonçant la complicité de Londres dans des "crimes de guerre" par la vente d’armes à Israël.


Le malaise s’est propagé au niveau local : plusieurs élus municipaux et figures du Labour ont également claqué la porte.


Espagne: Podemos quitte la coalition


En Espagne, la coalition gouvernementale a vacillé quand les ministres de Podemos ont quitté l’alliance Sumar en décembre 2023.


Ione Belarra, cheffe de Podemos, avait dénoncé le
"génocide"
planifié par Netanyahu. Lorsque Sumar l’a empêchée de s’exprimer au Parlement, le parti a rompu avec la coalition, dénonçant une ligne trop conciliante vis-à-vis d’Israël.

Irlande: un expert claque la porte


En Irlande, l’avocat Michael Farrell a démissionné en juillet de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI). Il a dénoncé le silence de l’institution face aux attaques israéliennes
. "Je ne pouvais pas critiquer d’autres États sur les droits humains tout en taisant Gaza"
, a-t-il déclaré.

Belgique: avertissement de crise


En Belgique, le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot a averti que la coalition risquait de s’effondrer si le gouvernement refusait de reconnaître l’État palestinien ou de condamner les violations des droits humains par Israël.
"Une crise majeure"
est à craindre, a-t-il prévenu dans De Standaard.

En France, grand allié d'Israël, aucune démission de haut niveau n'a été signalée.


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