Poutine: Les Polonais ont oubliés le cadeau de Staline

La rédaction
18:4921/07/2023, vendredi
AA
Le Président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine. Crédit photo: RAMIL SITDIKOV / SPUTNIK / AFP
Le Président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine. Crédit photo: RAMIL SITDIKOV / SPUTNIK / AFP

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré, vendredi, que les territoires occidentaux de la Pologne étaient "le cadeau de Staline aux Polonais".

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité russe à Moscou, Poutine a rappeler à Varsovie l’échec de ses
"plans expansionnistes"
passés, faisant allusion aux intentions présumées de la Pologne de prendre le contrôle des territoires de l'ouest de l'Ukraine.

"Le feu de la guerre est activement attisé. En particulier, ils
(l’Occident)
exploitent les ambitions de certains dirigeants d'États d'Europe de l'Est qui, depuis longtemps, ont fait de la haine envers la Russie et la russophobie leur principal produit d'exportation et un instrument de leur politique intérieure. Maintenant, ils cherchent à se 'réchauffer les mains' sur la tragédie ukrainienne"
, a-t-il déclaré.

Selon les propos de Poutine, les initiatives visant à former un groupe militaire conjoint polono-lituanien-ukrainien impliquent la mise en place d'une unité régulière dont l'objectif affiché est de
"garantir la sécurité des territoires occidentaux de l'Ukraine"
, mais qui, en réalité, vise à
"occuper ces territoires".

"Après tout, la situation est évidente: si des unités polonaises pénètrent, par exemple, dans Lviv ou d'autres territoires de l'Ukraine, elles y resteront. Et elles y resteront pour toujours"
, a ajouté le président russe.

Il a rappelé que la Pologne avait tiré profit de la guerre civile en Russie en 1917 pour annexer des régions historiques russes, et que le kraï de Vilen, faisant partie de la Lituanie, avait participé à la partition de la Tchécoslovaquie suite à l'accord de Munich conclu avec le dirigeant nazi Adolf Hitler en 1938.


Poutine a également souligné que
"cette politique agressive"
s'est terminée pour la Pologne par la tragédie nationale de 1939, quand
"elle a été jetée par les alliés occidentaux pour être dévorée par la machine militaire allemande"
, en perdant son indépendance et son statut d'État,
"qui a été restauré en grande partie grâce à l'Union soviétique"
.  

"Et c'est grâce à l'Union soviétique, et à la politique menée par Staline, que la Pologne a obtenu d'importantes terres à l'Ouest, autrefois appartenant à l'Allemagne. C'est exactement ce qui s'est passé... Les territoires occidentaux de la Pologne actuelle ont été un cadeau de Staline aux Polonais. Nos amis de Varsovie l'ont-ils oublié? Nous leur rappellerons"
, a-t-il précisé.

"Chairs à canon pour l’Occident"


Vladimir Poutine a accusé les dirigeants polonais de vouloir
"récupérer les territoires qu'ils considèrent comme étant les leurs, à savoir l'Ukraine occidentale actuelle", par le biais d’une coalition qui serait autorisée à opérer sous l'égide de l'OTAN".
Et de poursuivre:

Ils rêvent souvent des terres biélorusses.

Selon le président russe, les autorités polonaises cachent la vérité à leur population en prétendant que
"la vérité est que la 'chair à canon' ukrainienne ne suffit évidemment pas à l'Occident, et qu'ils prévoient donc d'utiliser une nouvelle matière consommable - les Polonais eux-mêmes, les Lituaniens et d'autres encore."

"Je ne dirai qu'une chose: il s'agit d'un jeu très dangereux, et les auteurs de ces plans devraient réfléchir aux conséquences"
, a-t-il stipulé.

Déception occidentale de la contre-offensive ukrainienne


D'après les déclarations du président de la Fédération de Russie, l'Occident est déçu par les résultats de la contre-offensive ukrainienne, qui se révèle infructueuse malgré les
"ressources colossales"
investies dans le soutien de Kiev, notamment les livraisons d'armes et le recours à
"des milliers de mercenaires et de conseillers étrangers"
employés de manière
"très active"
pour compromettre la défense de la Russie.

Le président russe a indiqué que les armes supplémentaires fournies par l'Occident prolongeront le conflit tout en causant
"quelques dommages"
à la Russie. Il a ajouté qu’en même temps, les arsenaux de l'OTAN et les stocks d'anciennes armes soviétiques dans certains États ont déjà été largement épuisés, et que les installations de production existantes à l'Ouest ne peuvent pas rapidement reconstituer les réserves d'équipements et de munitions.

Poutine affirme que les forces armées ukrainiennes continueront leurs
"attaques suicidaires"
, faisant allusion à l'idée que plus la guerre se prolongera, plus Kiev perdra de soldats.

Malgré les mesures de mobilisation sévères mises en place par les autorités ukrainiennes,
"les ressources de mobilisation du pays sont en train de s'épuiser"
, a-t-il affirmé.

Pour le président russe, les Ukrainiens se
"posent de plus en plus la question légitime"
de savoir
"pourquoi leurs parents et leurs amis meurent-ils, pour quels intérêts égoïstes?".

Selon les propos de Poutine, l'opinion publique en Europe est également en train de changer, où les élites et le grand public considèrent de plus en plus le soutien à l'Ukraine comme étant une
"impasse"
, servant les intérêts d'un hégémon mondial étranger, qui tire profit de la faiblesse de l'Europe et bénéficie de la prolongation du conflit ukrainien.

Il estime que l'Ukraine pourrait entamer des négociations avec la Pologne concernant les territoires occidentaux
"afin de prolonger son existence"
, agissant ainsi comme l'ont fait leurs
"prédécesseurs idéologiques"
, les disciples du nationaliste ukrainien Symon Petliura, qui avaient cédé à la Pologne des terres de Galicie et de Volhynie occidentale en échange d'une aide militaire.

Poutine souligne que
"les autorités ukrainiennes peuvent prendre toutes les mesures qu'elles jugent nécessaires, cependant toute agression envers la Biélorussie serait considérée comme une agression envers la Fédération de Russie"
.

"Nous répondrons en utilisant tous les moyens possibles"
, a-t-il averti.

À lire également:






#Russie
#Vladimir Poutine
#Pologne
#Occident
#Staline
#Contre-offensive
#Guerre russo-ukrainienne