Le footballeur algérien Youcef Atal, sur le banc des accusés lors du procès du 18 décembre à Nice, en France.
Youcef Atal, défenseur de l’OGC Nice, accusé de "provocation à la violence et à la haine", semblait bien seul face à tous lors de son procès du 18 décembre.
Qui aurait cru que 35 secondes d'une vidéo changeraient le destin d'un joueur comme Youcef Atal. L'algérien comparaissait ce 18 décembre 2023 devant le tribunal correctionnel de Nice.
Pour rappel, le joueur arrière latéral droit de l’OGC Nice a dû répondre de la publication d’une vidéo sur son compte Instagram le 12 octobre 2023 où l’on y voit le cheikh Mahmoud el Hassanat appeler à
“un jour noir pour les Juifs”
quelques jours après l’offensive d'Israël sur la bande de Gaza. Les faits qui lui sont reprochés :
"provocation à la violence et à la haine"
. Youcef Atal se défend et affirme ne pas avoir visionné la vidéo jusqu’à la fin.
La question qui revient systématiquement sur les plateaux TV et dès lors que quelqu’un est soupçonné de soutenir la résistance du peuple palestinien :
"Condamnez-vous les attaques du 7 octobre ?"
, lui a également été posée lors du procès.
Dans une ville où les manifestations en soutien à la cause palestinienne sont régulièrement interdites par le préfet puis autorisées par le tribunal administratif, le verdict est quelque part déjà scellé. Youcef Atal semble démuni face à cette horde de contradicteurs constitués partie civile au nombre de 6 dont la Licra, la LFP ou encore le CRIF.
Pendant plus de quatre heures, le débat tournera autour de la vidéo de 35 secondes, du caractère antisémite de la vidéo bien que les juifs de France n'y soient pas évoqués. Youcef Atal est résident français, la question des juifs évoquée dans la vidéo est importée en France, pour eux il n'y a aucun doute c'est une vidéo antisémite envers les juifs de France.
Même l'écharpe aux couleurs de la Palestine qu'il avait portée lors d'un de ses matchs lui sera reprochée.
D’après son avocat Maître Vey, nous assistons au procès d’un joueur algérien, de nationalité algérienne qui est présent en France depuis 2018. La vidéo a été partagée depuis l'Algérie après un match joué au sein de l’équipe nationale. La légitimité de la juridiction française est posée par la défense.
Lorsqu’il est questionné sur la raison du partage de la vidéo, la réponse de Youcef Atal à travers son interprète est claire
"je croyais que c’était un message de paix, je n’ai pas regardé la vidéo jusqu’à la fin. Je ne veux pas blesser les gens".
Il le dira à plusieurs reprises
"je ne suis qu’un joueur de foot"
, phrase que la partie civile lui reprochera lorsqu’elle pointera son port d’une écharpe aux couleurs de la Palestine lors d’un match de l’équipe nationale algérienne et donc de son engagement envers cette cause.
Depuis le début de cette guerre, défendre le peuple de Gaza revient à être antisémite. Antisionisme et antisémitisme sont volontairement confondus pour étouffer tout soutien à la Palestine.
Son avocat Youcef Atal le présente comme un Algérien, berbère qui parle le dialecte algérien et ne maîtrise pas vraiment l’arabe littéraire parlé par le prédicateur dans la vidéo qui a fait polémique.
Dans la salle certaines personnes seront mises à l’écart notamment deux jeunes femmes que le président désignera par
"le dernier banc avec les foulards"
, elles ne semblaient pourtant causer aucun trouble au bon déroulement du procès ni de trouble à l’ordre public. Ces mêmes personnes qui avaient témoigné pour Nouvelle Aube le mois dernier, avaient été perquisitionnées chez elles pour avoir organisé des manifestations en faveur de la Palestine.
La procureure requiert 10 mois de prison avec sursis, une amende de 45 000 € et la publication sur ses réseaux sociaux de la décision de justice en attendant le verdict final prévu le 3 janvier prochain.
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