Bien que des milliers de kilomètres séparent l'Afrique de la Russie et de l'Ukraine, le continent a ressenti les effets économiques néfastes de la guerre qui sévit entre les deux pays.
La mission est composée du président de l'Union africaine et président des Comores, Azali Assoumani, du président zambien Hakainde Hichilema, du président sénégalais Macky Sall et du président sud-africain Cyril Ramaphosa.
L'Égypte, le Congo et l'Ouganda ont également envoyé des représentants.
La délégation a été reçue, jeudi en fin de journée, par le président polonais qui a exposé le point de vue de son pays sur le conflit et s'est entretenu avec certains des dirigeants africains.
La délégation s'est rendue vendredi à Kiev, la capitale ukrainienne, pour s'entretenir avec le président Volodymyr Zelensky. Elle rencontrera le président russe Vladimir Poutine samedi.
Pourquoi cette mission de paix est-elle importante pour l'Afrique ?
De nombreux pays africains qui dépendent de la Russie et de l'Ukraine pour l'approvisionnement en céréales, en engrais et en huile végétale, sont confrontés à une pénurie de denrées alimentaires et à une flambée des prix et aspirent à un retour à la paix.
Il a ajouté que la mission apportait une perspective africaine et constituait un appui aux concertations sur la paix en cours dans diverses parties du monde.
Le professeur Lesiba Teffo, de l'université d'Afrique du Sud, partage l'avis du président Ramaphosa et estime que cette mission est une bonne initiative de la part des dirigeants africains.
Selon Teffo, la réussite ou l'échec de la mission est une autre question, car de nombreuses initiatives échouent, mais la mission place le continent sur la scène politique mondiale.
Il est préférable d'essayer et d'échouer, plutôt que d'échouer à essayer.
Dans un communiqué publié jeudi, Cyril Ramaphosa a déclaré que les dirigeants africains étaient satisfaits et encouragés par la disponibilité dont ont fait preuve Poutine et Zelensky pour s'entretenir avec eux sur la question.
Il a ajouté que la force de la mission réside dans le fait que les dirigeants africains dialogueront avec les deux parties.
D'après notre propre expérience, c'est en période d'escalade des conflits que la recherche de la paix doit être également accélérée.
L'Afrique réussira-t-elle là où d'autres ont échoué ?
Selon lui, l'OTAN et les États-Unis sont déterminés à régler leurs comptes avec Poutine par l'intermédiaire de Zelensky, leur mandataire présumé, et ont armé l'Ukraine au maximum de ses capacités.
Jassat a ajouté que la mission est ainsi entièrement dans l’erreur si ses membres croient que Zelensky est un acteur autonome dans le conflit.
Il estime en outre que les dirigeants africains n'ont pas d'antécédents solides en matière de règlement des conflits sur leur continent - conflits au Soudan, dans la région du Sahel, en Somalie, et nombreux coups d'État survenus en Afrique.
Selon Lesiba Teffo, l'Afrique s'efforce de résoudre certains conflits qui sévissent sur le continent, et cela ne devrait pas l'empêcher d'essayer de jouer un rôle de médiateur pour la paix ailleurs. Les conflits sur le continent semblent d'ailleurs être parrainés par des groupes extérieurs à l'Afrique, a-t-il déclaré.