Soldats du M23. Crédit Photo: Guerchom Ndebo / AFP
L’organisation internationale de défense des droits de l’homme, Amnesty International, a accusé les rebelles du M23 (mouvement du 23 mars) "soutenu par le Rwanda" d’avoir violé des dizaines de femmes dans une série d'attaques entre le 21 et le 30 novembre dernier dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Amnesty International étaye ses accusations par des témoignages de 35 victimes et témoins directs. L'organisation dénonce dans un communiqué, publié vendredi sur son site, des
" qui pourraient également constituer des
"crimes contre l'humanité".
"Au moins 66 femmes et filles"
ont été violées par
"le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda"
dans la localité de Kishishe, à une centaine de kilomètres au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, précise le communiqué.
Après avoir pris le contrôle de Kishishe, les rebelles du M23
"ont fait du porte-à-porte, tuant tous les hommes adultes qu'ils trouvaient et soumettant des dizaines de femmes à des viols, y compris des viols collectifs"
, détaille Amnesty, sans préciser le nombre de victimes.
Un témoin a déclaré auprès d’Amnesty avoir
"compté jusqu'à 80 corps d'hommes abattus par les éléments du M23",
dans une église, toujours selon le rapport. Ces victimes étaient soupçonnés d'être des partisans de groupes armés rivaux, notamment les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les Maï-Maï locaux.
Les Nations unies avaient annoncé un bilan d’au moins 171 personnes tuées et 27 femmes et filles violées par le M23 en représailles à une offensive de groupes armés.
Depuis ces massacres,
"les survivants vivent dans la terreur et le dénuement le plus total. Alors que certaines victimes de viol ont reçu des soins médicaux de base dans les établissements de santé communautaires, elles ont le plus besoin de soins médicaux et de santé mentale adéquats, ainsi que d'une aide humanitaire"
, a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique orientale et australe.
Défait en 2013, ses combattants réfugiés au Rwanda et en Ouganda, le M23 a repris les armes fin 2021. La rebellion s’est emparé de plusieurs localités des territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi dans la province du Nord - Kivu aux termes de larges offensives.
La RDC accuse son voisin le Rwanda de soutenir le M23.
Ces accusations démenties par Kigali ont été endossés par les États-Unis, l’ONU, la France et plusieurs autres pays occidentaux. La résurgence du M23 est à la base des tensions croissantes entre la RDC et le Rwanda.
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