Augustin Matata Ponyo Mapon, ancien Premier ministre et figure de l'opposition en RDC, a dénoncé une persécution politique visant à l'exclure de la prochaine élection présidentielle, suite à la relance des poursuites judiciaires à son encontre dans une affaire de détournement de fonds publics.
L’affaire remonte à 2014 lorsque Augustin Matata était premier ministre (2012-2016). Quatre ans après son départ de la primature, l'Inspection générale des Finances (IGF) avait conclu après une enquête que 205 millions de dollars sur 285 millions décaissés par le Trésor public pour le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, situé à 250 km au sud-est de Kinshasa, avaient été détournés.
Le dossier avait été repris par la Cour de cassation qui juge les députés, sénateurs, et membres du gouvernement. Cette haute juridiction s’était aussi déclarée incompétente. L’affaire avait été close.
Le procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo, avait saisi le Sénat, qui a relancé l’affaire.
Mukolo a obtenu le feu vert du président du Sénat, Modeste Bahati, qui lui a rappelé que le sénateur Matata n’était pas couvert par l’immunité depuis 2021 et qu’il est toujours à la disposition de la justice.
La situation politique en RDC est de plus en plus tendue à six mois de la présidentielle.
L’opposition accuse le président Félix Tshisekedi, 60 ans, ancien opposant à Joseph Kabila, de contrôler la Cour constitutionnelle et la centrale électorale dont la désignation de son président (Dénis Kadima) a été vivement contestée par les principales confessions religieuses, l’opposition et une partie de la société civile.
L’opposant Martin Fayulu, qui avait revendiqué la victoire à l'élection présidentielle de 2018 en RDC avait annoncé, lundi, boycotter, ainsi que son parti, le processus électoral en cours à six mois des élections générales prévues le 20 décembre.
Fustigeant le manque de transparence dans le processus depuis la constitution des membres du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et l’opération de recensement des électeurs, l’opposant a claqué la porte.