Un tribunal rwandais a rejeté mardi l'appel d'une figure de l'opposition qui réclamait l'annulation de ses condamnations antérieures, ce qui le disqualifie de l'élection présidentielle de juillet et l'empêche de défier le président Paul Kagame.
Bernard Ntaganda, 55 ans, farouche opposant à M. Kagame qui dirige le Rwanda d'une main de fer, a demandé en février à la Haute Cour de Kigali d'annuler des condamnations remontant à plus d'une décennie.
Le FPR (Front patriotique rwandais) au pouvoir ne peut pas permettre aux tribunaux d'être indépendants.
En mars, une autre opposante de longue date, Victoire Ingabire, avait échoué à obtenir en justice la restauration de ses droits civiques après une condamnation à une peine de prison en 2013, ce qui lui interdit de se présenter.
M. Ntaganda avait tenté de se présenter à la présidentielle en 2010 mais avait été arrêté avant le vote. Il avait ensuite purgé une peine de quatre ans d'emprisonnement pour menaces envers la sécurité de l'État et attisement des divisions ethniques avant d'être libéré en 2014.
Or en vertu de la loi rwandaise, une personne condamnée à plus de six mois de prison ne peut exercer de fonction publique.
Élu président par le Parlement en avril 2000, il a obtenu plus de 90 % des voix aux présidentielles qui se sont tenues depuis au suffrage universel en 2003, 2010 et 2017.