Sénégal: La CREI cède la place au Pool financier et judiciaire

18:3621/07/2023, vendredi
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Crédit Photo: GEORGES GOBET / AFP
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Le parlement sénégalais a adopté jeudi soir un projet de loi consacrant la suppression de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et son remplacement par le Pool judiciaire et financier (PFJ) afin d’améliorer la lutte contre la criminalité économique et financière.

La CREI, créée sous le régime du président Abdou Diouf (1980- 2000), est longtemps restée en, léthargie avant d’être réactivée par le président Macky Sall à son arrivée à la tête du pays en 2012 dans le cadre de la lutte contre les biens mal acquis.


Les dossiers de Karim Wade fils de l’ancien président Abdoulaye Wade et de Tahibou Ndiaye, ancien directeur du cadastre ont été les seuls à aboutir à un procès. Tous deux étant condamnés à des peines d’emprisonnement ferme.

"Le mécanisme qui a été instauré a eu des difficultés dans le fonctionnement. La délinquance économique et financière est subtile et complexe. Elle nécessite des moyens, des techniques d’enquêtes et une ressource humaine qui n’existaient pas dans les dispositifs de la Crei"
, a insisté le ministre de la Justice Ismaila Madior Fall dans ses explications aux députés sur le nouveau projet.

"Désormais on aura affaire au pool financier et judiciaire"
, a-t-il relevé, soulignant que le nouveau dispositif est composé d’un parquet financier, d’un collège de juges d’instructions financiers, d’une chambre de jugement financière, d’une chambre d’accusation financière, d’une chambre d’appel financière.

Le PFJ va selon le ministre dans le sens de moderniser la lutte contre la criminalité économique et financière.


123 députés ont voté pour et 36 se sont abstenus.

La CREI a de tout le temps été décriée du fait notamment de l’inversion de la charge de la preuve ainsi que l’absence de double degré de juridiction qui en ont fait une juridiction d’exception.


Sa modification ainsi que celle d’autres lois pénales, électorales et constitutionnelles issues des conclusions du dialogue national sont enclenchées dans le cadre d’une session parlementaire extraordinaire ouverte lundi.


La participation de Karim Wade et Khalifa Sall à la présidentielle de février 2024 va suivre avec une plénière sur le sujet la semaine prochaine.


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