Sénégal: l'ex-président Macky Sall sera convoqué devant la justice

11:061/03/2025, samedi
AFP
L'ancien président sénégalais Macky Sall.
Crédit Photo : GIANLUIGI GUERCIA / AFP
L'ancien président sénégalais Macky Sall.

L'ancien président sénégalais Macky Sall, qui a dirigé le pays de 2012 à 2024, "sera appelé devant la justice" pour sa gestion des finances publiques, a déclaré vendredi le gouvernement sénégalais.

Il est accusé d’être responsable des
"faux chiffres"
révélés dans un rapport récent de la Cour des comptes.

Si des poursuites sont engagées, ce serait la première fois qu'un ancien chef d'État sénégalais est traduit en justice pour des faits liés à l'exercice de ses fonctions depuis l'indépendance en 1960.


Une gestion financière mise en cause


L'Assemblée nationale a installé en décembre la Haute Cour de justice, une juridiction compétente pour juger les anciens présidents et ministres en cas de
"haute trahison"
. L'institution de contrôle indépendante, la Cour des comptes, a révélé que l'encours de la dette sénégalaise atteint 99,67 % du PIB, un taux bien supérieur aux estimations du gouvernement précédent. Le déficit budgétaire pour 2023 a été recalculé à 12,3 %, contre les 4,9 % annoncés auparavant.

Moustapha Ndjekk Sarré, porte-parole du gouvernement et ministre de la Formation professionnelle, a déclaré sur la radio privée RFM:
"Inévitablement, il [Macky Sall] fera face à la justice. Il est le premier responsable d'actes extrêmement graves qui ont été posés"
. Il a ajouté que l'ancien président pourrait être poursuivi pour des actes
"criminels".

La défense de Macky Sall


Macky Sall, qui vit au Maroc depuis son départ du pouvoir, a dénoncé un
"procédé politique"
dans une interview accordée à Jeune Afrique.
"Je m'inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications"
, a-t-il affirmé, soulignant que les comptes de l'État ont toujours été certifiés par la Cour des comptes.

Face à ces accusations, les nouvelles autorités sénégalaises envisagent d’abroger une loi d’amnistie votée en mars dernier sous l’impulsion de Macky Sall. Cette loi couvrait les faits liés aux violences politiques entre 2021 et 2024.

Le 13 février, le gouvernement a annoncé que des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre les responsables des
"manquements graves"
révélés par le rapport de la Cour des comptes.

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