Crédit Photo : Michele Cattani / AFP
Des citoyens sénégalais regardant le président du Sénégal, Macky Sall, lors d'une conférence de presse en direct diffusée à la télévision nationale, dans le quartier de la Médina à Dakar, le 22 février 2024.
Le front des candidats de la présidentielle du 25 février (FC25) regroupant 16 des 19 candidats en lice à la présidentielle 2024 a catégoriquement rejeté vendredi le dialogue proposé par le président Macky Sall pour fixer la date du scrutin.
Lors d'un entretien jeudi soir avec des médias locaux, le président Sall s'était engagé à quitter le pouvoir le 2 avril, date d'expiration de son mandat et convié les acteurs politiques et de la société civile à un dialogue (26 et 27 février) pour fixer la date de la présidentielle et trouver un consensus autour du
"président de transition"
au cas où le scrutin n'aura pas lieu avant le 2 avril.
"Nous n'avons qu'un seul mot au nom du FC25: nous ne répondrons pas au dialogue",
a assuré vendredi Anta Babacar Ngom, l'unique dame candidate, lors d'un point de presse du Front à Dakar.
"Nous n'irons pas à ce dialogue. Dans la forme comme dans le fond rien ne nous lie. On ne peut pas regrouper des personnes et personnalités qui n'ont pas les mêmes objectifs et leur demander de dialoguer"
, a déclaré le candidat Daouda Ndiaye.
"Une date peut bien être retenue dans le courant du mois de mars. Le président de la république est la seule autorité à pouvoir fixer la date; il n'a qu'à se conformer au conseil constitutionnel"
, a souligné le candidat Aly Ngouille Ndiaye, et ancien ministre de l'Intérieur.
"Le président Macky Sall veut créer une situation où des opposants s'opposent entre eux. Il est hors de question de nous réunir pour acter nos divergences et trouver une porte pour vous maintenir au pouvoir au-delà du 2 avril. Ce qu'on attend de Macky Sall c'est d'organiser la présidentielle en fixant la date comme le conseil constitutionnel le lui a enjoint"
, a souligné Déthié Fall, autre candidat.
"Le président est en train d'organiser l'ingouvernabilité du pays en retardant le processus électoral. Il veut profiter de la situation de vide après le 2 avril pour se maintenir au pouvoir"
, a prévenu de son côté Amadou Bâ, mandataire du candidat Bassirou Diomaye Faye actuellement en prison.
Il faut une succession de manifestations massives pour montrer au Président que le dilatoire doit cesser
Cheikh Tidiane Youm, mandataire du candidat Aliou Mamadou Dia, procédant à la synthèse des déclarations a réitéré le refus du FC25 de répondre au dialogue proposé par Macky Sall et annoncé l'introduction d'un recours au conseil constitutionnel.
"Le FC25 appelle tous les sénégalais à la mobilisation. Il demande à tous les citoyens de répondre massivement à l'appel du F24 et à exercer symbolique le vote dimanche"
, a dit Youm.
La plateforme Aar sunu élection (sécuriser notre élection) regroupant des organisations de la société civile s'est aussi opposée au dialogue.
"Il est impératif que le Président cesse de contourner les directives claires du Conseil constitutionnel qui exige des élections avant le 2 avril 2024"
, a insisté la plateforme vendredi par voie de communiqué.
La plateforme organise dans l'après-midi de ce vendredi un point de presse pour élaborer une stratégie de lutte pour la tenue de la présidentielle avant l'expiration du mandat de Macky Sall.
Le 15 février, le conseil constitutionnel a annulé le report de la présidentielle au 15 décembre acté par l'assemblée nationale et demandé aux autorités de la tenir dans les meilleurs délais.
Le président Sall a déclaré prendre acte de cette décision et s'est engagé à la respecter.
Attendu sur la question de la date de la Présidentielle, le président sénégalais s'est contenté jeudi de proposer un dialogue inclusif pour trouver la meilleure date.
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