Des membres des forces de sécurité du nouveau gouvernement syrien tiennent un poste de contrôle à l'entrée de la ville syrienne de Jableh, dans la province côtière de Lattaquié, le 28 janvier 2025.
Des affrontements entre les forces gouvernementales syriennes et des partisans de l'ancien président Bachar al-Assad ont fait près de 200 morts, marquant l'épisode le plus sanglant de violences depuis la chute d'Assad en décembre, selon un rapport publié vendredi.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, a rapporté que les combats ont éclaté jeudi lorsqu'un groupe armé pro-Assad a tendu une embuscade aux forces de sécurité dans la province côtière de Lattaquié, ancien bastion de la communauté alaouite loyale au dirigeant déchu. En riposte, les forces soutenues par le gouvernement ont pris d'assaut plusieurs villages, faisant des dizaines de morts.
"Ils ont tué tous les hommes qu'ils ont rencontrés",
a déclaré Rami Abdurrahman, directeur de l'OSDH, décrivant l'ampleur des représailles.
L'OSDH indique que parmi les victimes figurent au moins 50 soldats gouvernementaux et 45 combattants pro-Assad, ainsi que de nombreuses autres victimes dans les villages ciblés.
La chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen a signalé que plus de 30 hommes ont été tués à Mukhtariyeh.
L'agence de presse officielle syrienne SANA a cité un responsable de la sécurité, sous couvert d'anonymat, reconnaissant certaines
"violations individuelles"
commises par des personnes cherchant à se venger des attaques récentes contre les forces gouvernementales.
Face à cette escalade de la crise, le président de la Syrie, Ahmed al-Charaa, a promis de traquer les
"derniers vestiges"
du régime Assad et de les traduire en justice.
Son administration, issue de la rébellion à dominante islamiste qui a renversé Assad, s'est engagée à mettre fin aux violences sectaires et à unifier un pays dévasté par la guerre.
L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé toutes les parties à
"s'abstenir de toute action susceptible d'attiser les tensions, d'intensifier le conflit, d'aggraver les souffrances des populations affectées, de déstabiliser la Syrie et de compromettre une transition politique crédible et inclusive".
Alors que les forces gouvernementales renforcent leurs positions à Lattaquié, Tartous et Jableh, des couvre-feux restent en vigueur et les tensions persistent dans les bastions côtiers de l'ancien dirigeant syrien.
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