
Le Tribunal de Gaza a appelé lundi à une intervention armée internationale urgente pour mettre fin à ce qu’il qualifie de “phase la plus meurtrière du génocide” mené par Israël dans la bande de Gaza, avertissant qu’une absence d’action représenterait “un échec historique de l’humanité”.
Lors d’une conférence de presse à Istanbul, son président Richard Falk, professeur émérite de droit international à l’université de Princeton (États-Unis) et ancien rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens (2008-2014), a exhorté les gouvernements à contourner le Conseil de sécurité et à habiliter l’Assemblée générale de l’ONU à autoriser une intervention armée.
Falk a dénoncé le “comportement complice” des démocraties occidentales, tout en notant des évolutions dans l’opinion publique. Il a appelé à une mobilisation citoyenne susceptible d’influencer les gouvernements, notamment en faveur d’un embargo sur les armes, de sanctions ciblées et d’une solidarité avec la cause palestinienne, rappelant l’efficacité des campagnes anti-apartheid.
Une “urgence pour Gaza et pour le monde”
Qu’est-ce que le Tribunal de Gaza ?
Créé à Londres en novembre 2024 par une centaine d’universitaires, d’intellectuels, de défenseurs des droits humains et de figures de la société civile, le Tribunal de Gaza est né du constat de “l’échec total de la communauté internationale organisée à appliquer le droit international” dans l’enclave palestinienne.
Depuis sa création, il a tenu plusieurs sessions, notamment une réunion à Londres en février 2025 et une rencontre stratégique à Istanbul. En mai, il a organisé une session publique de quatre jours à Sarajevo, recueillant des témoignages de journalistes, d’universitaires et d’experts, qui a abouti à la Déclaration de Sarajevo, accusant Israël de génocide, de crimes de guerre et d’apartheid.
Une audience finale est prévue en octobre à Istanbul, au terme de laquelle un “jury de conscience” rendra un verdict moral basé sur l’ensemble des preuves et témoignages recueillis.