La Cour d'appel tunisienne a condamné Rached Ghannouchi, chef d'Ennahdha, à un an de prison pour apologie du terrorisme, intensifiant les tensions politiques dans le pays.
Alors que les autorités tunisiennes s'abstiennent de commenter les décisions de justice, le mouvement Ennahdha n'a pour sa part fait aucun commentaire immédiat jusqu'à 08h45 (UTG).
Ghannouchi dément avoir fait l'apologie du terrorisme et estime que le procès se déroule sur fond d'opposition au président Kaïs Saïed. Le chef du mouvement tunisien a également refusé de comparaître devant le tribunal.
La question des poursuites judiciaires contre des partis pour financement étranger (lobbying) découle des soupçons de réception de financements étrangers par des partis tunisiens pour soutenir leurs campagnes électorales lors des élections de 2019.
Le pouvoir judiciaire a entamé les enquêtes dans ces affaires dès juillet 2021 contre des partis tels que le mouvement Ennahdha et le parti Qalb Tounes, ainsi que l'association "Aïch Tounsi" (non gouvernementale).
Ghannouchi, l'un des dirigeants les plus éminents du "Front du Salut" d'opposition qui refuse les mesures d'exception mises en place par Kaïs Saïed le 25 juillet 2021, avec notamment la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement (que Ghannouchi présidait), l'adoption de lois par décrets présidentiels, l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum et l'organisation d'élections législatives anticipées, qui ont été boycottées par l'opposition.