La Cour d'appel de Tunis a confirmé ce vendredi la condamnation du chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, à trois ans de prison dans le cadre de l'affaire dite de "lobbying".
Ghannouchi (actuellement emprisonné, ndlr), et par contumace contre son gendre, Rafik Abdessalem (ancien ministre des Affaires étrangères actuellement en cavale, ndlr).
Début février dernier, la chambre criminelle spécialisée dans les crimes de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis a rendu une sentence de trois ans d'emprisonnement avec "effet immédiat" contre Ghannouchi et son gendre, Rafik Abdessalem.
Le 15 mai, le chef de file du mouvement Ennahdha a été condamné à un an de prison pour ‘'apologie du terrorisme'' dans le cadre d'une autre affaire, à la suite d'une plainte l'accusant d'avoir traité les policiers de ‘'tyrans'', selon des médias locaux. Un tribunal tunisien avait durci en appel la peine à 15 mois de prison ferme.
Les autorités tunisiennes ont procédé depuis le 11 février 2023, à des arrestations, ouvert des enquêtes ou engagé des poursuites contre plusieurs personnalités issues du monde politique, des médias et des affaires.
Le président tunisien Kaïs Saïed a accusé certains des prévenus d'être impliqués dans un complot contre la sûreté de l'Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix. Des accusations toutefois rejetées par l'opposition.
À maintes reprises le dirigeant tunisien a insisté sur l'indépendance du pouvoir judiciaire, mais l'opposition l'accuse d'instrumentaliser la justice pour traquer ceux qui rejettent les mesures d'exception qu'il avait déclarées dès le 25 juillet 2021.