La médiatrice européenne a demandé à la Commission de se justifier à propos de voyages de l'un de ses responsables au Qatar, payés par le gouvernement de ce pays impliqué dans un scandale de corruption touchant le Parlement européen.
La responsable irlandaise note que la Commission a déjà annoncé qu'elle allait renforcer ses règles concernant la prise en charge de ses missions, mais demande à l'exécutif communautaire de répondre à une série de questions d'ici le 3 juin.
Elle souligne l'absence dans le registre de la Commission d'un certain nombre de conférences impliquant le directeur général du département transport, Henrik Hololei, et pour lesquelles les frais de voyage ont été pris en charge par des tiers.
La médiatrice demande à la Commission de détailler la procédure par laquelle elle a autorisé ces voyages, et d'expliquer comment elle compte mettre ses règles à jour. Elle réclame aussi de connaître les cas dans lesquels des frais liés aux missions de commissaires et de responsables de l'exécutif européen ont été payés par des tiers depuis 2021.
En fonction des réponses obtenues, la médiatrice pourra décider ou non d'ouvrir une enquête, à l'issue de laquelle elle pourra faire des recommandations.
Les eurodéputés se sont prononcés en décembre dernier pour la suspension, pendant le temps de l'enquête sur l'affaire de corruption, de tous les dossiers législatifs relatifs au Qatar, notamment la libéralisation du régime des visas et l'accord UE-Qatar sur l'aviation conclu en 2021 et ouvrant le ciel européen à Qatar Airways.
Dans ce scandale, trois personnes sont actuellement en détention provisoire en Belgique, soupçonnées d'avoir intercédé en faveur du Qatar et du Maroc dans les décisions du Parlement européen, moyennant des versements d'argent. Les deux pays contestent vigoureusement toute malversation.