Crédit Photo : HAMZA AL-AJWEH / AFP
Des bombes incendiaires au phosphore atterrissent lors d'un bombardement à Douma, à la périphérie de la capitale Damas, le 23 mars 2018.
Le gouvernement américain s'est dit "préoccupé" lundi après la publication d'un article du Washington Post, qui affirme, analyse de fragments à l'appui, qu'Israël a utilisé des munitions au phosphore blanc de fabrication américaine lors de frappes sur le sud du Liban en octobre.
"Nous sommes au courant de cet article et nous sommes bien sûr préoccupés. Nous allons poser des questions pour essayer d'en savoir un peu plus"
, a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Les bombes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, selon une Convention signée en 1980 à Genève.
L'utilisation
du phosphore blanc a pour but
"d'éclairer et de produire de la fumée pour dissimuler des mouvements"
, a précisé John Kirby.
"Lorsque nous fournissons des matériaux tels que du phosphore blanc à une autre armée, c'est pour qu'il soit utilisé de cette manière légitime et en accord avec le droit des conflits armés",
a-t-il ajouté.
En assurant que l'administration Biden cherchait à obtenir
"des informations supplémentaires",
le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller a également rappelé:
Le phosphore blanc peut être utilisé de façon légitime sur le plan militaire mais pas contre des civils.
Les États-Unis sont le principal fournisseur d'équipement militaire à Israël et le président américain Joe Biden a promis un soutien sans faille à l'offensive israélienne contre le Hamas, le groupe palestinien.
Le Liban accuse Israël depuis plusieurs semaines d'avoir utilisé du phosphore blanc lors de frappes contre le Hezbollah, dans le sud du pays, qui ont provoqué de vastes incendies.
L'ONG Amnesty International a affirmé de son côté disposer de
"preuves de l'utilisation illégale par Israël du phosphore blanc"
entre le 10 et le 16 octobre, et a réclamé une
"enquête pour crime de guerre".
Mi-octobre, Human Rights Watch avait également accusé Israël d'utiliser du phosphore blanc à Gaza et au Liban.
"Nous nions ces allégations"
, avait réagi dans la foulée un porte-parole de l'armée israélienne.
Par ailleurs, l'avocat français Gilles Devers, qui représente les Palestiniens devant la Cour pénale internationale (CPI), avait déclaré que la presse turque avait joué un rôle majeur en prouvant l'utilisation par Israël de bombes au phosphore blanc à Gaza à travers des photos capturées.
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