
Dans l'est du Népal, le district isolé de Taplejung est plongé dans une crise liée à un projet de téléphérique. Ce dernier menace à la fois une forêt sacrée et l'économie locale, exacerbant les tensions depuis plusieurs mois.
La situation a dégénéré au début de l'année lorsque la police a tiré à balles réelles sur des manifestants fermement opposés au projet, faisant quatre blessés graves. Bien que les protestataires aient accepté de suspendre temporairement leurs actions en échange de la suspension des travaux, les tensions demeurent palpables. Récemment, 14 personnes ont été blessées lors d'affrontements, dont 11 membres des forces de sécurité.
Comment parler de fierté nationale quand l'État sert uniquement des intérêts privés ?
La coupe de plus de 10 000 arbres dans cette forêt, qui abrite des espèces menacées telles que le panda rouge, l'ours noir et le léopard des neiges, suscite des protestations.
Les habitants locaux, notamment les porteurs, hôteliers et vendeurs de thé, s'opposent également au projet, craignant que la construction du téléphérique n'entraîne la disparition de leur activité.
Si les gens peuvent monter en téléphérique, comment allons-nous survivre ?
Cependant, certains habitants de la région, comme Kamala Devi Thapa, estiment que le téléphérique pourrait être un moteur de développement. Elle soutient que l'infrastructure pourrait attirer davantage de pèlerins âgés sans nuire à ceux qui préfèrent marcher.
Les autorités népalaises espèrent que ces projets stimuleront le secteur du tourisme, qui représente 6 % du PIB d'un pays où le chômage frôle les 10 %. Toutefois, cette dynamique soulève des questions plus larges sur la politique environnementale du gouvernement, notamment la gestion des forêts dans un pays où les forêts couvrent 45 % du territoire.
Nous continuerons jusqu'à l'annulation complète du projet.
Le débat divise la communauté locale, certains voyants le téléphérique comme un progrès, tandis que d'autres le considèrent comme une menace pour leur environnement et leur mode de vie.