Affaire du baiser forcé: la condamnation de Rubiales confirmée en appel

11:3526/06/2025, jeudi
AFP
Les membres des médias entourent l'ancien président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, le 14 février 2025, dernier jour de son procès pour agression sexuelle.
Crédit Photo : OSCAR DEL POZO / AFP
Les membres des médias entourent l'ancien président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, le 14 février 2025, dernier jour de son procès pour agression sexuelle.

La cour d'appel espagnole a confirmé la condamnation de Luis Rubiales à une amende de 10 800 euros pour agression sexuelle, après le baiser forcé imposé à la joueuse Jenni Hermoso lors du Mondial féminin 2023. La cour a jugé que le baiser n'était pas consenti et présentait une connotation sexuelle évidente. Rubiales se pourvoira en cassation. Par ailleurs, les appels du parquet et de Jenni Hermoso visant des accusations supplémentaires ont été rejetés. Luis Rubiales fait aussi face à une enquête pour corruption liée à la Supercoupe d'Espagne en Arabie saoudite.

La justice espagnole a confirmé mercredi en appel la condamnation de l'ancien président de la Fédération espagnole de football (RFEF), Luis Rubiales, à une amende de 10 800 euros pour agression sexuelle. Ce jugement fait suite au baiser forcé imposé à la joueuse Jenni Hermoso, filmé en direct et qui avait provoqué un scandale international.


"Le tribunal considère que le baiser n'a pas été consenti et rappelle que dès le début, la joueuse Hermoso a exprimé son mécontentement, comme elle l'a confirmé elle-même lors du procès",
précise la cour d'appel de l'Audience nationale.

Selon la décision,
"un baiser dans ces circonstances n'est ni fréquent, ni habituel, ni courant"
et
"reflète une connotation sexuelle évidente".

La cour a jugé
"correcte"
la qualification des faits en
"agression sexuelle"
et a confirmé l'amende infligée à Luis Rubiales. Elle a également maintenu l'interdiction qui lui avait été faite de s'approcher de la joueuse ou de la contacter pendant un an. Cette peine, déjà prononcée en première instance, avait suscité la colère d'associations féministes, la jugeant trop clémente.

L'avocate de Luis Rubiales a indiqué que son client se pourvoirait en cassation auprès du Tribunal suprême, la plus haute juridiction espagnole.

Le 20 août 2023, lors de la remise des médailles après la victoire de l'Espagne en finale du Mondial féminin à Sydney, Luis Rubiales avait pris à deux mains la tête de l'attaquante Jennifer Hermoso avant de l'embrasser par surprise sur la bouche.


Face à l'indignation, il avait d'abord refusé de démissionner, parlant d'
"un petit bisou consenti"
et dénonçant un
"faux féminisme"
, assurant qu'il avait obtenu l'autorisation de la joueuse. Finalement, il avait démissionné en septembre 2023, deux semaines après les faits.

Lors du procès en première instance, qui s'est tenu du 3 au 14 février près de Madrid, la procureure avait requis deux ans et demi de prison pour agression sexuelle et pressions exercées sur la joueuse afin d'étouffer le scandale.


Appels du parquet et d'Hermoso rejetés


Condamné pour agression sexuelle, Luis Rubiales avait en revanche été relaxé pour les faits de coercition, comme trois autres anciens responsables de la RFEF, dont le sélectionneur Jorge Vilda. Jenni Hermoso avait déposé un recours pour que les quatre hommes soient aussi condamnés pour ce délit. Ce recours a été rejeté mercredi par la cour d'appel, qui a rappelé qu'elle ne pouvait
"pas revoir une décision d'acquittement sauf en cas de nullité, ce qui n'est pas le cas ici".

Le parquet avait lui aussi interjeté appel, dénonçant la
"partialité"
du juge et demandant un nouveau procès, arguant que de nombreuses questions n'avaient pas été posées et que des preuves avaient été ignorées. Ces arguments ont été écartés par la cour d'appel, qui a déclaré ne pas avoir observé de
"violation des droits ou des garanties procédurales"
lors du procès.

Luis Rubiales, 47 ans, avait maintenu ses positions pendant le procès, affirmant être « absolument sûr » que Jenni Hermoso avait consenti au baiser.


Depuis une réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti est désormais considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violences sexuelles.


Une autre procédure pour corruption


Luis Rubiales est également poursuivi dans une affaire de corruption liée au contrat de délocalisation de la Supercoupe d'Espagne en Arabie saoudite. L'enquête porte sur plusieurs contrats irréguliers conclus par la Fédération espagnole de football entre 2018 et 2023.


Il a nié tout paiement
"irrégulier"
dans cette procédure qui vise plusieurs dirigeants et anciens collaborateurs de la RFEF. Cette affaire avait conduit le gouvernement espagnol à placer l'instance sous tutelle
"dans l'intérêt"
du pays, futur co-organisateur du Mondial 2030 avec le Maroc et le Portugal.

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