Les basketteurs du Soudan du Sud, en mission pour représenter leur pays aux JO 2024, cherchent à apporter de l'espoir à leur nation.
Ils viennent des États-Unis, d'Australie, du Canada, certains sont nés dans des camps de réfugiés... Ils connaissent peu leur pays, né après eux alors que leurs parents avaient fui le conflit au Soudan (1983-2005) qui a mené à l'indépendance du Sud.
Mais cette "bande de réfugiés", comme se définit l'ailier fort Wenyen Gabriel, est déterminée à écrire l'une des rares pages heureuses de l'histoire du plus jeune pays du monde.
Depuis son indépendance, le Soudan du Sud a connu une guerre civile (2013-2018), dont les massacres et exactions à caractère ethnique ont fait 400.000 morts et des millions de déplacés. Il reste aujourd'hui miné par les violences politico-ethniques, la misère et la corruption, auxquelles viennent régulièrement s'ajouter des calamités naturelles (inondations, sécheresse...).
Beaucoup de ferveur
Leur première participation à la Coupe du monde en août a suscité la ferveur au pays, où la vie s'arrêtait pour chacun de leurs matches.
Leur parcours (3 victoires en 5 matches) leur a ouvert la porte des Jeux olympiques, que seuls cinq athlètes ont jusqu'à présent disputés sous la bannière du Soudan du Sud.
Leur ascension a été météorique, du plus petit niveau continental à la plus grande des compétitions en à peine quatre ans.
Luol Deng, le mentor
Un homme a été au cœur de cette réussite: Luol Deng.
Lui-même réfugié, l'ancien joueur des Chicago Bulls, deux fois All Star (2012, 2013), a pris la direction de la fédération de basket en 2019.
Avec sa passion pour le Soudan du Sud chevillée au corps, son charisme, sa connaissance du haut niveau et son propre argent, il a bâti, financé et même entraîné l'équipe avant l'arrivée de son ami Royal Ivey.
Il est parvenu à créer un collectif soudé par un même but, composé de joueurs évoluant aux quatre coins du monde (Australie, Chine, France...), incarné par les Carlick Jones et Wenyen Gabriel, passés par la NBA, ou le prometteur Khaman Maluach (17 ans).
La diaspora sud-soudanaise est attendue en nombre à Lille pour soutenir leurs "Bright Stars", opposés aux États-Unis, à la Serbie et Porto Rico dans le "groupe de la mort".