JO 2030: l’ONU demande à la France de s’expliquer sur l’absence de débat public

La rédaction avec
10:2320/11/2025, jeudi
AFP
Le Norvégien Timon Haugan participe à la première manche du slalom hommes de l’épreuve de la Coupe du monde FIS de ski alpin 2024/2025 à Val-d’Isère, dans les Alpes françaises, le 15 décembre 2024, où devraient se tenir les JO 2030.
Crédit Photo : Jeff Pachoud / AFP
Le Norvégien Timon Haugan participe à la première manche du slalom hommes de l’épreuve de la Coupe du monde FIS de ski alpin 2024/2025 à Val-d’Isère, dans les Alpes françaises, le 15 décembre 2024, où devraient se tenir les JO 2030.

La France devra répondre devant un organe de contrôle de l’ONU à propos de l’absence de débat public autour des Jeux olympiques d’hiver 2030. Mercredi, la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (CEE-ONU) a jugé recevables deux requêtes déposées par un collectif de citoyens, d’élus et d’associations. Cette étape marque le lancement d’une procédure inédite dans l’histoire olympique, centrée sur la question de la "démocratie environnementale".

L’ONU ouvre une procédure inédite sur les JO 2030


Selon Jean Rodriguez, porte-parole de la CEE-ONU,
"la partie attaquée, donc la France, va avoir cinq mois à partir de la notification écrite pour présenter des arguments complémentaires".

La procédure relève du Comité d’examen du respect de la Convention d’Aarhus, un traité signé en 1998 et ratifié par la France en 2002. Il garantit l’information et la participation du public aux décisions environnementales.


Basée au Palais des Nations à Genève, l’instance a déclaré recevables,
"de manière préliminaire"
, les saisines présentées par le collectif JOP 2030. Le dossier est soutenu par France Nature Environnement, la Ligue des droits de l’Homme et onze parlementaires de La France insoumise.

Une contestation centrée sur l’absence de participation citoyenne


Les requérants dénoncent une absence totale
"de participation du public au processus décisionnel"
, avant la candidature comme après l’attribution des JO 2030 en juillet 2024. Ils soulignent les impacts environnementaux potentiels : infrastructures d’accueil, transports, aménagements montagnards, et stockage d’eau pour alimenter les canons à neige.

Le collectif JOP 2030 estime que
"cette première décision historique doit appeler la France à arrêter de mettre ses citoyens devant le fait accompli et à organiser sans attendre un débat public"
. Le collectif évoque un
"déni démocratique"
autour du projet olympique.

La France avait obtenu l’organisation des Jeux face à la Suède et à la Suisse.


Le comité d’organisation répond et défend sa méthode


Une source proche du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2030 (Cojop) relativise la portée de cette étape. Selon elle,
"c’est une décision attendue, les motifs d’irrecevabilité étant peu nombreux, qui porte sur un élément de procédure et ne présage en rien du fond".

Le Cojop estime que l’instruction permettra de démontrer que "l’ensemble des obligations légales de concertation ont bien été remplies". La même source insiste : "Ce projet vient du territoire, porté depuis l’origine par des institutions démocratiques représentatives des populations."


Elle ajoute que
"la réussite des Jeux passera par sa capacité à embarquer les populations, grâce à des dispositifs de concertation ambitieux, en cours de mise en place par un Cojop qui vient d’être mis en place".

La décision finale du comité d’Aarhus dépendra désormais de la réponse française. L’instance pourra ensuite déterminer si la France a manqué à ses obligations environnementales et proposer des mesures correctives le cas échéant.


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