La Vuelta: Israel-Premier Tech refuse de se retirer malgré les tensions

La rédaction avec
10:214/09/2025, jeudi
AFP
Des manifestants pro-palestiniens brandissant des drapeaux palestiniens protestent après la 11e étape de la Vuelta cycliste, à Bilbao, le 3 septembre 2025.
Crédit Photo : ANDER GILLENEA / AFP
Des manifestants pro-palestiniens brandissant des drapeaux palestiniens protestent après la 11e étape de la Vuelta cycliste, à Bilbao, le 3 septembre 2025.

À Bilbao, la 11e étape de la Vuelta a été interrompue après une manifestation pro-palestinienne visant l’équipe Israel-Premier Tech. Le directeur technique a suggéré son retrait, mais la formation a fermement refusé, dénonçant un précédent dangereux. Trois interpellations et plusieurs blessés ont été recensés. L’incident intervient dans un contexte de mobilisation massive en Espagne, où le gouvernement soutient la cause palestinienne et qualifie de "génocide" la situation à Gaza, provoquant des tensions diplomatiques avec Israël.

La Vuelta a été perturbée mercredi par une manifestation massive pro-palestinienne à Bilbao. Les organisateurs ont dû écourter la 11e étape et n’ont pas désigné de vainqueur, alors que l’équipe
Israel-Premier Tech,
directement visée, exclut de se retirer de la compétition.

Le directeur technique de la Vuelta,
Kiko Garcia
, a estimé que la seule solution pour garantir la sécurité serait le retrait volontaire de l’équipe israélienne:
"Pour moi, il n'y en a qu'une (solution) pour le moment qui serait que l'équipe Israel elle-même se rende compte que sa présence ici ne facilite pas la sécurité de toutes les autres",
a-t-il déclaré à la radio Cadena Ser.

La réaction ferme d’Israel-Premier Tech


En réponse, Israel-Premier Tech a rejeté catégoriquement cette option:
"Israel-Premier Tech est une équipe cycliste professionnelle et en tant que telle reste déterminée à participer à la Vuelta. Toute autre alternative créerait un précédent dangereux dans le sport cycliste non seulement pour Israel-Premier Tech mais pour toutes les équipes"
, a affirmé la formation dans un communiqué.

La direction sportive a ajouté que le retrait ne ferait qu’alimenter les tensions:
"Céder à la pression des manifestants signifierait que la sécurité du sport est dictée par la rue et non par les règles"
, a précisé l’équipe mercredi soir.

Tensions croissantes autour de la course


Les manifestations contre la présence de l’équipe israélienne se multiplient depuis le début de la Vuelta. Mercredi, des dizaines de militants, drapeaux palestiniens à la main, ont tenté de forcer les barrières à l’arrivée. La police basque a interpellé trois personnes, identifié cinq autres et déploré quatre policiers blessés, selon Bingen Zupiria, conseiller à la Sécurité du gouvernement régional.


Sur le plan sportif, les temps pris à trois kilomètres de l’arrivée ont été retenus pour le classement général, toujours dominé par le Danois Jonas Vingegaard.


Soutien du gouvernement


La chute de
Simone Petilli
lors d’une manifestation similaire a relancé les inquiétudes du peloton.
"Notre sécurité n’est plus garantie. Nous nous sentons en danger"
, a alerté le coureur italien sur les réseaux sociaux.

La ministre espagnole de la Jeunesse,
Sira Rego
(Sumar), lui a répondu directement:
"En Palestine, plus de 63.000 personnes ne se sentent plus 'en danger' parce qu’elles ont été assassinées par Israël"
. Elle a salué la
"leçon d’humanité"
donnée par la société espagnole après les incidents à Bilbao.

Contexte politique et diplomatique


Les tensions autour de la Vuelta s’inscrivent dans un climat politique marqué par le soutien affir de l’Espagne à la Palestine. En mai 2024, Madrid a reconnu l’État de Palestine aux côtés de l’Irlande et de la Norvège. Le Premier ministre
Pedro Sánchez
qualifie désormais de
génocide
la situation à Gaza, ce qui a provoqué une crise diplomatique avec Tel-Aviv, qui a rappelé son ambassadrice.

En Espagne, la cause palestinienne bénéficie d’un large soutien populaire. Des drapeaux palestiniens flottent régulièrement aux balcons et les manifestations se multiplient, faisant de la Vuelta une caisse de résonance politique autant que sportive.


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