Élections au Cameroun: Le MRC en guerre contre les irrégularités électorales

La rédaction
12:4218/11/2024, lundi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
À un an de la présidentielle au Cameroun, Maurice Kamto, le président du parti d’opposition Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), critique Elecam pour des irrégularités dans les listes électorales, mettant en doute la transparence du processus.

À un an de l’élection présidentielle prévue au Cameroun, la tension monte entre le parti d’opposition Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et l’organe chargé de l’organisation des élections, Elections Cameroon (Elecam). Maurice Kamto, président du MRC, a récemment exprimé ses préoccupations lors d’une conférence de presse, dénonçant des manquements graves dans la publication des listes électorales provisoires. Selon lui, près de 120 000 citoyens camerounais pourraient ne pas voir leurs noms figurer sur ces listes, ce qui soulève des questions sur la transparence et l’intégrité du processus électoral.

Des accusations graves


Maurice Kamto n’a pas hésité à accuser le directeur général d’Elecam, Erik Essousse, d’avoir sciemment écarté des électeurs en raison de l’absence d’empreintes digitales dans certains dossiers. Ce rejet, selon Kamto, cible particulièrement les circonscriptions où le MRC avait obtenu de bons résultats lors des élections précédentes.
Par exemple, dans la région du Centre, où se trouve la ville de Yaoundé, 41 492 inscriptions ont été rejetées pour cette raison. Dans d’autres régions, comme l’Ouest et le Littoral, les chiffres sont tout aussi préoccupants : 16 062 et 8 846 rejets respectivement.

Kamto évoque des difficultés rencontrées par les citoyens lors de l’inscription, notamment des horaires restreints et des exigences excessives pour les électeurs vivant à l’étranger. Ces obstacles, selon lui, ont contribué à un taux d’inscription anormalement bas, qui semble intentionnellement dirigé contre son parti.


La réponse d’Elecam


Face à ces accusations, Erik Essousse a invité les partis politiques et les électeurs à consulter les listes provisoires avant la fin du mois de novembre et à signaler toute irrégularité auprès des commissions compétentes. Cette réponse, bien que proactive, n’a pas suffi à apaiser les craintes soulevées par le MRC. Hilaire Kamga, un spécialiste des questions électorales, souligne que le manque de transparence et les doutes sur l’indépendance d’Elecam exacerbent la méfiance des Camerounais envers le fichier électoral.


Une contestation plus large


Le MRC ne se contente pas de dénoncer les irrégularités électorales. Le parti a également porté plainte contre trois membres du Conseil constitutionnel, dont son président Clément Atangana.
Les accusations portent sur des allégations d’empiètement sur le pouvoir législatif et de coalition contre les lois. Selon des sources proches du dossier, cette plainte serait motivée par des soupçons de collusion entre le Conseil constitutionnel et le parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).

2025 au cœur des enjeux politiques


Cette situation met en lumière un climat politique tendu, où la confiance entre les différentes institutions est mise à mal. Le MRC, en saisissant la justice, cherche à faire entendre sa voix et à contester ce qu'il considère comme une manipulation du processus électoral.


Le climat électoral actuel au Cameroun soulève des questions fondamentales sur la démocratie et la participation citoyenne.
Les accusations de fraude et d’irrégularités ne sont pas nouvelles, mais elles prennent une ampleur particulière à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.

Les tensions entre le MRC et Elecam illustrent les défis auxquels le système politique camerounais doit faire face pour garantir des élections libres et transparentes.


Par
Franck Péraise Mballa

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