ÉDITION:

Niger: accueil mitigé pour la baisse des prix du carburant

La rédaction
13:2429/07/2024, lundi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Ulrich Yasser / Nouvelle Aube
La baisse des prix du carburant tant souhaitée pas les Nigériens depuis plus d’une décennie est enfin une réalité.

Le pouvoir militaire en place à Niamey a pris une nouvelle mesure pour alléger le coût de la vie sur les populations. Depuis le 23 juillet, sur décision du président Abdourahamane Tiani, les prix du carburant ont baissé à la pompe. Le litre du super 91 est passé de 540 à 499 francs CFA soit une baisse de 41 francs CFA, alors que le gasoil a diminué de 50 francs CFA. Dans les stations-services, le litre est vendu 618 francs CFA au lieu de 668 par le passé. Dans la population ce n’est pas la grande joie après cette décision des autorités. Les transporteurs estiment que c’est une petite baisse qui ne peut être répercutée sur les prix des transports.

Sur le parc des taxis au grand marché de Niamey, c’est le principal sujet au cœur des débats. La baisse des prix du carburant tant souhaitée depuis plus d’une décennie est enfin une réalité. Cette mesure du gouvernement aura forcément des effets sur leurs activités. Abdou Tahirou qui est dans le métier depuis des années, se félicite de la mesure.


"On est satisfait. Même aujourd’hui moi j’ai pris 15 litres. Je travaille seul et ça va me faire la journée, donc je suis content. Il y en a qui prennent jusqu’à 30 litres pour travailler dans la journée mais maintenant, avec la réduction là, je pense bien que, ça ira mieux"
, se réjouit l’homme.
Parmi ces collègues, Abdou Tahirou semble être le seul à saluer cette décision, Issaka Ibrahim qui est un conducteur qui transporte des passagers dans la vie, reste sur sa faim. Il déclare clairement que cette baisse n’aura aucun effet sur les prix des transports.  

"Nous sommes bien conscients de la cherté de la vie surtout que la plupart des gens que nous transportons sont des personnes à faibles revenus, et nombreux sont nos parents, mais on ne peut pas de sitôt, diminuer le prix  du transport. Si le gouvernement avait baissé le prix du carburant à la pompe de 100 francs ou 150 francs nous n'aurions pas hésité à revoir les prix"
, confie-t-il.

Même son de cloche du côté de l’Union des travailleurs du Transport et Assimilés du Niger (Uttan). Son secrétaire général, Gamatié Mahamadou est ferme. A ceux qui demandent une réduction de 25 francs CFA sur les prix du transport, il répond simplement que ce n’est pas possible.
 Selon ses calculs, si un chauffeur de taxi transporte par exemple 150 passagers par jour, avec une baisse de 25 francs CFA sur chacun d’eux, cela lui fait 3 250 francs de moins sur sa recette. Et pourtant, poursuit-il, le bénéfice qu’il va réaliser sur le carburant n’est que de 1025 francs.

"Du coup, on peut aisément constater qu’entre ce que nous avons eu comme réduction et ce qu’on demande comme effort, c’est pratiquement impossible. Donc c’est la même chose chez les transporteurs de marchandises et chez les transporteurs de voyageurs"
, conclut M. Mahamadou, le secrétaire général de l’Uttan.

Cette baisse du prix du carburant intervient un an après l’arrivée au pouvoir des autorités militaires en place à Niamey. Elle s’inscrit dans une série de mesures que les autorités ont prises pour atténuer la cherté des prix. Avant le carburant, le gouvernement a lancé une opération de vente de riz à prix modéré.


Par
Ulrich Yasser

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