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Erdogan attend des alliés de l'OTAN une approche non discriminatoire dans la lutte contre le terrorisme

Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé la volonté de la Türkiye de lutter contre les organisations terroristes, sans discrimination, et attend des alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) qu'ils adoptent une approche similaire en matière de lutte contre le terrorisme.

La rédaction
18:00 - 11/07/2024 Perşembe
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Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan assiste au sommet de l'OTAN à Washington aux États-UNis, le 11 juillet 2024.
Crédit Photo : Brendan SMIALOWSKI / AFP
Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan assiste au sommet de l'OTAN à Washington aux États-UNis, le 11 juillet 2024.
"Malheureusement, nous n'avons pas reçu jusqu'à présent le niveau de soutien et de solidarité attendu de la part de nos alliés. Nous ne pouvons tolérer cette situation, et il n'est pas conforme à l'esprit de l'alliance que les dirigeants d'organisations terroristes, qui constituent une menace pour la sécurité nationale de la Türkiye, soient acceptés comme des acteurs légitimes"
, a déclaré le Président turc dans une interview exclusive accordée à Newsweek et publiée jeudi.

Recep Tayyip Erdogan a souligné qu'Ankara a adopté une approche
"holistique"
des menaces à la sécurité, de manière à contribuer également à la sécurité de ses alliés.

"Nous pensons qu'il serait préférable d'adopter une approche fondée sur des principes pour résoudre les problèmes dans notre région et dans le monde, plutôt qu'une approche basée sur des intérêts subjectifs et à court terme"
, a-t-il dit.

Il a souligné que la lutte contre le terrorisme reste une question
"préoccupante".

"Nous sommes un pays membre de l'OTAN. La menace qui pèse sur notre sécurité nationale est une menace pour tous les pays de l'OTAN, en particulier les États-Unis. C'est d'ailleurs ce qui ressort des accords qui ont permis la création et le maintien de l'OTAN"
, a-t-il ajouté.

Et de poursuivre:
"Cependant, le soutien apporté par les États-Unis et certains de nos autres alliés aux organisations terroristes PKK/PYD/YPG et Feto, qui menacent notre sécurité, n'est pas conforme à ces principes de l'OTAN. L'organisation terroriste PKK/PYD/YPG utilise le soutien apporté sous le prétexte de "combattre Daech" pour nous attaquer et attaquer la Syrie. C'est nous qui combattons réellement Daech. Nous sommes le seul allié de l'OTAN à combattre Daech au corps à corps. Nous nous efforçons d'instaurer un climat de paix en Syrie. La solution à tous ces conflits est une nouvelle unité sociale en Syrie sur la base de l'intégrité territoriale".

Recep Tayyip Erdogan a également exprimé le souhait de voir la Syrie devenir un
"État prospère, totalement libéré du terrorisme et gouverné par les Syriens".

Tout en reconnaissant les divergences avec les États-Unis, le Président turc a souligné que la Türkiye et les États-Unis avaient des
"liens profondément enracinés"
, que les deux parties œuvrent à développer.

"Nous n'avons aucun problème avec la population kurde, ni en Syrie ni en Irak. Nous avons un problème avec les terroristes, et nous sommes sur le point de le résoudre en neutralisant les terroristes"
, a-t-il affirmé au sujet de la présence des terroristes de Daech du PKK/YPG près des frontières de la Türkiye. De plus, il a ajouté:

Pour ceux qui pensent pouvoir établir un État (dirigé par un groupe) terroriste dans notre région, il s'agit d'un rêve qui ne se réalisera jamais.

La Türkiye dénonce depuis des années la collaboration des États-Unis avec le PKK/YPG sous prétexte de lutter contre Daech. Les responsables turcs considèrent qu'il est insensé d'utiliser un groupe terroriste pour en combattre un autre.

Depuis 2016, la Türkiye a lancé trois opérations antiterroristes réussies à sa frontière avec le nord de la Syrie, afin d'empêcher la formation d'un corridor terroriste et de permettre l'installation pacifique des populations. Il s'agit de l'opération de Bouclier de l'Euphrate lancée en 2016, Rameau d'olivier en 2018 et Source de paix en 2019.


Au cours de sa campagne de terrorisme de plus de 35 ans contre la Türkiye, le PKK -inscrit sur la liste des organisations terroristes par la Türkiye, les États-Unis et l'Union européenne- a été responsable de la mort de plus de 40 000 personnes, dont des femmes, des enfants et des nourrissons. Le YPG est la branche syrienne du PKK.


"La perspective d'une confrontation directe entre l'OTAN et la Russie est sans aucun doute préoccupante"


En ce qui concerne la guerre entre la Russie et l'Ukraine et la possibilité d'un affrontement direct avec l'OTAN, Erdogan a une nouvelle fois appelé à une solution par le biais du dialogue.


"Dès le départ, nous avons déclaré que nous ne participerions pas à cette guerre. Notre position est exclusivement en faveur de la paix. La solution n'est pas plus d'effusion de sang et de souffrance, mais plutôt une paix durable obtenue par le dialogue. Cette situation a fait plus de mal que de bien à l'Ukraine"
, a expliqué le Président turc.

Il a par ailleurs souligné le rôle clé joué par Ankara pour réunir Moscou et Kiev autour d'une même table à Antalya et à Istanbul, ainsi que son rôle dans l'accord sur les céréales de la mer Noire visant à faciliter l’acheminement des céréales ukrainiennes bloquées.

"La perspective d'une confrontation directe entre l'OTAN et la Russie est sans aucun doute préoccupante. Toute action pouvant conduire à cette issue doit être évitée"
, a-t-il dit.

Et de préciser:
"Nous sommes d'avis qu'il convient d'aborder la question en privilégiant une approche orientée vers la recherche de solutions et en faisant preuve de retenue".

Türkiye, un partenaire fiable


Interrogé sur l'implication de la Türkiye dans les BRICS et l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), Erdogan a fait remarquer que la Türkiye reste un allié
"inébranlable"
de l'OTAN.

"Nous ne pensons pas que cela entrave notre capacité à établir des relations positives avec des nations telles que la Chine et la Russie. Nous ne pensons pas non plus que l'Organisation de coopération de Shanghai soit une alternative à l'OTAN. De même, nous ne considérons pas les BRICS comme une alternative à une autre structure. Nous considérons toutes ces structures et ces alliances comme des formations aux fonctions distinctes"
, a-t-il affirmé.

Erdogan a déclaré que la Türkiye renforce sa position de
"partenaire fiable"
dans toutes les structures auxquelles elle participe.

"C'est la raison pour laquelle, en tant que membre de l'OTAN, nous ne considérons pas comme un problème le fait d'interagir avec des pays de l'OCS, des BRICS, de l'Union européenne ou de l'Organisation des États turciques. Nous pensons même que ces relations contribuent à la paix dans le monde"
, a indiqué le Président turc.

"Nous voulons qu'Israël se retire de Gaza"


Au sujet de la guerre en cours dans la Bande de Gaza, Erdogan a rappelé qu'
"Israël viole le droit international".

"Israël viole le droit international. Qu'est-il advenu de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza ? Israël ne s'en est même pas préoccupé, et l'a encore moins faite respecter. Nous voulons que ces attaques (d'Israël) cessent immédiatement, qu'Israël se retire de Gaza et que l'aide humanitaire soit acheminée à Gaza sans interruption. Nous voulons que la solution à deux États, basée sur les frontières de 1967, soit mise en œuvre pour une paix durable dans la région"
, a déclaré le Président turc. Et de conclure:

Les menaces d'Israël contre les pays de la région, en particulier le Liban, et ses tentatives d'étendre le conflit à toute.

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