Le Premier ministre polonais Donald Tusk et le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré: "Je tiens à le redire clairement aujourd'hui : si l'Union européenne veut éviter une perte de puissance et d'influence, voire inverser cette tendance, elle ne pourra y parvenir qu'avec l'adhésion pleine et entière de la Türkiye."
Le chef de l'État turc s'est exprimé lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre polonais Donald Tusk, après leur entretien bilatéral au complexe présidentiel.
Soulignant la profondeur des relations historiques entre la Türkiye et la Pologne, qui s'étendent sur plus de six siècles, Erdogan a affirmé que les deux pays abordaient en toute transparence les questions régionales en tant qu'alliés et partenaires stratégiques. Il a ajouté que les discussions avec Tusk et sa délégation avaient permis de réaffirmer la volonté commune de renforcer et de diversifier les relations bilatérales.
Le président turc a précisé qu'ils avaient évalué les mesures conjointes à entreprendre dans ce cadre et a annoncé qu'une visite officielle en Pologne était envisagée dans les mois à venir.
"Nous disposons d'un potentiel considérable dans les domaines du commerce, des investissements, de la coopération en matière de défense et des relations humaines. Aujourd'hui, nous avons examiné ces sujets en détail. Nous avons également discuté des initiatives possibles pour mettre fin à la guerre en Ukraine, ainsi que des perspectives d'évolution de la sécurité en Europe et des enjeux régionaux, notamment en Syrie et en Palestine. En 2024, notre volume d'échanges commerciaux a atteint environ 12 milliards de dollars. Nous sommes déterminés à aller encore plus loin et nous nous sommes fixé un nouvel objectif de 15 milliards de dollars. La Pologne représente également un marché clé pour notre secteur de la construction à l'étranger. Nous saluons l'augmentation du nombre de projets réalisés par nos entreprises. Enfin, la Türkiye et la Pologne, qui commandent les deux plus grandes armées de terre de l'OTAN en Europe, jouent un rôle central au sein des flancs oriental et méridional de l'Alliance."
, a-t-il poursuivi.
Le président Recep Tayyip Erdogan a souligné le rôle essentiel de la Türkiye et de la Pologne dans l'architecture sécuritaire de l'Europe.
"Avec mon ami Tusk, nous avons discuté de l'avenir de la sécurité en Europe. Nous avons également abordé les efforts visant à renforcer notre coopération en matière d'industrie de défense par de nouveaux projets."
Affirmant que le renforcement des relations bilatérales dans des domaines variés tels que l'éducation, la culture, la science et le tourisme constituait "un investissement crucial pour l'avenir de notre amitié", Erdogan a insisté sur l'importance de résoudre les problèmes de visa rencontrés par les hommes d'affaires et les étudiants.
"J'ai exprimé à mon précieux ami ma confiance quant à son implication sur cette question. Nous avons aussi discuté, dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil de l'Union européenne, des relations Türkiye-UE ainsi que des dossiers régionaux et mondiaux."
Rappelant que l'adhésion pleine et entière à l'Union européenne restait un objectif stratégique pour la Türkiye, Erdogan a affirmé:
"Nous partageons régulièrement avec nos interlocuteurs notre volonté de faire progresser notre coopération avec l'UE sur la base du respect et du bénéfice mutuel."
Estimant que les débats actuels démontraient l'importance cruciale de ce partenariat, il a réitéré:
"Je tiens à le redire clairement aujourd'hui : si l'Union européenne veut éviter une perte de puissance et d'influence, voire inverser cette tendance, elle ne pourra y parvenir qu'avec l'adhésion pleine et entière de la Türkiye."
Évoquant le soutien attendu de la Pologne au processus d'adhésion de la Türkiye à l'UE, Erdogan a déclaré avoir partagé cette attente avec Tusk avant d'aborder la situation en Ukraine:
"L'évolution du conflit russo-ukrainien a occupé une place centrale dans nos discussions. Nous considérons comme une avancée positive et importante le fait que l'Ukraine ait accepté un cessez-le-feu lors des discussions avec les États-Unis hier. Nous espérons désormais une réponse constructive de la Russie. Depuis le premier jour, la position de la Türkiye sur cette guerre est claire: nous souhaitons qu'aucun sang supplémentaire ne soit versé et que nos deux voisins mettent fin au conflit par une paix juste. Si cette récente avancée permet un retour des parties à la table des négociations, nous sommes prêts à apporter toute contribution nécessaire, y compris en accueillant les discussions, pour instaurer une paix équitable et durable."
Soulignant l'urgence d'un retour à la stabilité dans la région, le président turc a conclu: "
Comme je l'ai déjà dit, notre région a déjà trop souffert de la guerre, des conflits et des larmes. Nous espérons qu'elle pourra bientôt sortir du cycle de violence dans lequel elle est enfermée et retrouver la paix et la stabilité. La Türkiye poursuivra inlassablement ses efforts en ce sens. Je souhaite que la visite du Premier ministre Tusk contribue à renforcer notre coopération bilatérale et multilatérale."
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