Türkiye: Une brigade militaire prête pour Gaza

La rédaction
17:5210/11/2025, lundi
Yeni Şafak
Des unités de commandos turcs rattachées à la 2e brigade de commandos de Bolu, le 29 octobre 2025.
Crédit Photo : AA / AA
Des unités de commandos turcs rattachées à la 2e brigade de commandos de Bolu, le 29 octobre 2025.

Le gouvernement turc finaliserait les préparatifs pour déployer au moins 2000 soldats à Gaza dans une mission de maintien de la paix internationale. Cette brigade, composée de militaires expérimentés provenant de différentes branches, s’inscrit dans le plan de paix négocié par Donald Trump. Cependant, Israël s’oppose fermement à cette présence turque sur le terrain, tandis que Washington hésite encore. Ankara conditionne sa participation à l’obtention d’un mandat clair de l’ONU, refusant toute mission de désarmement forcé du Hamas, privilégiant plutôt le contrôle frontalier et la reconstruction.

La Türkiye se prépare à déployer des troupes à Gaza


Le gouvernement turc avance discrètement ses pions au Proche-Orient. Selon Middle East Eye, Ankara finalise actuellement les préparatifs pour déployer une brigade militaire d’au moins 2000 soldats à Gaza. Cette force ferait partie d’une mission internationale de stabilisation dans l’enclave palestinienne, conformément au plan de paix orchestré par le président américain Donald Trump.


Une brigade d’élite en cours de constitution


Les autorités turques ont commencé à recruter du personnel militaire à travers tout le pays ces dernières semaines. La brigade prévue comprendrait des soldats issus de multiples branches de l’armée, tous dotés d’une expérience préalable en opérations de maintien de la paix et en zones de conflit. Près d’un millier de militaires des forces terrestres se sont déjà portés volontaires pour rejoindre cette mission, selon les officiels turcs interrogés.


Le contingent devrait également inclure des unités spécialisées en génie militaire, logistique et déminage. L’inclusion éventuelle d’unités navales reste en discussion, les autorités turques envisageant cette opération comme une force d’intervention conjointe impliquant plusieurs nations partenaires.


Israël oppose son veto


Malgré l’avancement des préparatifs turcs, Tel-Aviv a exprimé son opposition catégorique.
"Il n’y aura pas de bottes turques sur le terrain"
, a déclaré la porte-parole du gouvernement israélien, Shosh Bedrosian, dimanche dernier.

Selon des sources turques, cette réticence s’expliquerait par le refus israélien d’accepter qu’un allié puissant de l’OTAN opère sous mandat onusien dans l’enclave.


Les tensions entre Ankara et Tel-Aviv demeurent vives
, bien que la Türkiye aurait récemment joué un rôle dans le rapatriement des restes du soldat israélien Hadar Goldin, tué à Gaza il y a 11 ans.

Un haut responsable turc a indiqué que ce geste reflétait l’engagement du
Hamas
envers le cessez-le-feu, tout en précisant qu’Ankara tentait de négocier le passage sécurisé d’environ
200 combattants du Hamas
actuellement piégés dans des tunnels sous contrôle israélien.

Le plan Trump : un mandat controversé


Le plan de paix en 20 points de
Donald Trump
prévoit une mission multinationale chargée de superviser le cessez-le-feu, soutenir la reconstruction et démilitariser l’enclave. Cette dernière clause inquiète particulièrement les États arabes et musulmans.

Le projet de résolution de l’ONU autoriserait la force à désarmer le Hamas
"par la force si nécessaire"
. Cette formulation a provoqué la colère d’Ankara, qui accuse Washington de sous-traiter la sécurité israélienne aux troupes régionales.

La Türkiye insiste pour que la mission se concentre sur le contrôle frontalier et la reconstruction, non sur des opérations coercitives.


Les conditions turques: un mandat clair de l'ONU


Le ministre turc des Affaires étrangères,
Hakan Fidan
, a clairement établi que la participation de son pays dépendrait d’un mandat du
Conseil de sécurité de l’ONU
définissant précisément le périmètre de la mission. Le président
Recep Tayyip Erdogan
a néanmoins signalé la disposition d’Ankara à envoyer des troupes si les conditions appropriées sont réunies.

Les responsables sécuritaires turcs argumentent que la participation d’Ankara contribuerait à stabiliser Gaza et à prévenir de futures escalades.


Un enjeu géopolitique majeur


L’Égypte partage les préoccupations turques concernant tout langage qui pourrait entraîner leurs forces dans une confrontation directe avec le Hamas. Les deux pays rejettent fermement cette perspective et plaident pour une approche centrée sur l’aide humanitaire et la reconstruction.


Trump a réaffirmé son plan, qualifiant la force de
"clé vers une paix durable"
et promettant une approbation onusienne imminente. Il a également annoncé qu’il présiderait personnellement le
"Conseil de la paix"
de la mission, une décision qui, selon des diplomates, donnerait à Washington un contrôle sans précédent sur l’opération.

Le Washington Post a rapporté qu’un nouveau centre de coordination dirigé par l’armée américaine, chargé de mettre en œuvre le plan de paix de Trump pour Gaza, a remplacé Israël en tant qu’autorité principale supervisant l’aide humanitaire vers l’enclave.


Vers une décision imminente


Une décision finale sur la portée et le mandat de la force est attendue après des consultations entre l’ONU et les parties prenantes régionales dans les semaines à venir.
"Israël veut que la force de stabilisation de Gaza soit structurée de manière à ce que Tel-Aviv puisse saper son influence et renverser les efforts de paix quand bon lui semble",
selon une source turque.

La participation turque à cette mission internationale représente un test majeur pour la diplomatie régionale et pourrait redéfinir les équilibres de pouvoir au Proche-Orient pour les années à venir.


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