
Le génocide perpétré par Israël à Gaza — sous les yeux de deux milliards de musulmans, et au prix de leur humiliation — laisse un traumatisme profond dans l’ensemble du monde islamique. Personne ne doit s’attendre à ce que ce traumatisme pousse les musulmans à se replier davantage, encore moins à l’accepter avec résignation.
Quoi qu’il en soit, Gaza constitue une épreuve, une attaque extérieure contre laquelle le monde musulman est testé. Le fait que cette épreuve soit menée non seulement par Israël, mais aussi par les États-Unis et les puissances européennes peut, jusqu’à un certain point, expliquer la prudence de certains pays musulmans.
Malgré cette retenue, l’attitude minimale attendue du monde islamique serait déjà de renforcer, dans d’autres dossiers, une culture d’unité entre musulmans.
Le problème est que nombre de conflits, de guerres et de catastrophes se déroulent aujourd’hui au cœur même du monde musulman. Et ces drames devraient pouvoir être résolus en interne. Quelle excuse peut invoquer le monde musulman face aux crimes contre l’humanité commis à El-Fashir, au Soudan, par des milices armées et manipulées ?
Au Soudan, il n’existe pas deux parties égales se faisant face. D’un côté, il y a un gouvernement légitime, soutenu par le peuple, par les institutions, par la société civile et par les partis politiques. De l’autre, une bande de pillards et de mercenaires.
La plupart de ces insurgés ont été importés de l’étranger comme forces rémunérées, motivées par les promesses de butin et de pillage.
Issus pour beaucoup de groupes bédouins, ces combattants sont rassemblés depuis différents pays de la région. Ils n’ont aucune vision, aucun projet, aucune idéologie pour le Soudan. Leur seule motivation est de piller, puis de repartir.
Comme nous l’avions déjà écrit, les Émirats arabes unis — pourtant membre majeur de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) — sont directement impliqués dans la déstabilisation du Soudan.
Malgré leur statut dans l’OCI, ils n’ont jamais, à ce jour, pris une initiative bénéfique pour le monde musulman. Leur politique consiste au contraire à attiser les conflits, à provoquer les tensions et à devenir l’un des acteurs les plus destructeurs des zones sensibles du monde islamique.
Et même du point de vue de leurs propres intérêts, il est difficile d’y voir une stratégie bénéfique.
Dans le cas soudanais, leur rôle destructeur est désormais manifeste, au point de leur faire perdre toute crédibilité dans le monde musulman.
Partout, leur action est comparée à celle d’Israël à Gaza : une politique qui déstabilise, qui fragilise et qui fait peser une menace majeure sur l’ensemble du monde islamique.
Aujourd’hui, des pays comme l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Somalie et bien d’autres expriment leur inquiétude face aux conséquences de cette stratégie de chaos.
L’épreuve la plus déterminante pour le monde musulman pourrait se manifester ici, avant même Gaza.
N’osant pas intervenir à Gaza de peur d’affronter directement les États-Unis, les pays musulmans pourraient commencer par intervenir dans un conflit interne au monde islamique.
Ils pourraient faire d’El-Fashir l’occasion de démontrer l’existence d’une volonté politique musulmane — d'abord en épuisant toutes les voies diplomatiques, bien sûr.
La situation est telle aujourd’hui que si El-Fashir apparaît comme le prolongement de l’occupation de la Palestine, alors peut-être faudra-t-il commencer par libérer El-Fashir pour espérer stopper le génocide et le déplacement forcé à Gaza.
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