Budget additionnel et emploi

Un changement significatif de la politique économique a été amorcé. Théoriquement, le caractère de ces mesures laisse supposer qu'il s'agit d'un "resserrement". Dans la pratique, cependant, le changement actuel vise à réaliser directement le resserrement qui a été mis en œuvre par des méthodes indirectes. C'est du moins le premier objectif. C'est pourquoi le terme de "simplification" est utilisé plutôt que celui de "resserrement".

Avec cette simplification, l'objectif est que le marché parvienne automatiquement à l'équilibre, qui a déjà été établi manuellement, dans le cadre des règles supposées du marché. Ou, pour le dire autrement, il est entendu que la tâche d'établir l'équilibre doit être retirée aux décideurs politiques et confiée au marché lui-même.

Peut-être est-il également souhaitable de créer un équilibre plus favorable. Mais il est difficile de dire que c'est la priorité pour l'instant. D'après les déclarations de M. Simsek, on peut supposer qu'il est prévu d'atteindre un meilleur objectif d'équilibre à moyen terme. L'important, c'est le plan...

Quoi qu'il en soit, le marché s'équilibrera. À condition qu'il se rende compte qu'il n'est pas à la dérive et qu'il sache où on le mène.

Dès que la dynamique du marché commence à opérer selon sa propre régulation, il est possible de lui faire prendre la direction souhaitée en le manipulant selon les règles. La politique monétaire n'est-elle pas la manipulation du marché pour la réalisation d'objectifs ?

Bien que le cadre général de la situation actuelle soit similaire à cette description, il n'y a pas de mesures qui augmentent peu à peu la rigueur du resserrement.

Il y a des indices de cela dans le budget supplémentaire. Permettez-moi tout d'abord de noter qu'une budgétisation supplémentaire face à des développements imprévus, au lieu de dépenses extrabudgétaires, est synonyme d'une grande transparence.

La pièce maîtresse du projet de budget supplémentaire est l'aide aux victimes du tremblement de terre. La part principale est attribuée à l'AFAD. Cependant, lorsque les chiffres sont analysés, on peut lire que le resserrement est destiné à être augmenté un peu plus avec les impôts supplémentaires qui pourraient être imposés. Bien qu'une augmentation des dépenses d'intérêt soit prévue du côté des ressources, ce qui peut également indiquer un endettement supplémentaire ou des cycles d'endettement...

Étant donné que l'émission d'obligations à taux d'intérêt élevé a fait l'objet de nombreuses spéculations ces derniers jours, on peut en déduire que les besoins du marché en titres à revenu fixe seront satisfaits. Pour comprendre cela, il faudra voir si le budget d'intérêt supplémentaire est instauré du côté de la quantité ou du côté du coût.

Sur le plan quantitatif, l'une des principales conclusions est que le gouvernement espère également un effet d'éviction sur le marché du crédit.

Si le gouvernement se désintéresse du marché de la dette, il y aura moins de possibilités de crédit pour les entreprises. C'est ce qu'on appelle l'effet d'exclusion. Cependant, il ne faut pas oublier que les prêts individuels sont ignorés dans la théorie de l'effet d'exclusion. Comme les emprunts d'État, les prêts personnels ont également un effet d'éviction sur les entreprises. Étant donné que les coûts des prêts personnels ont été récemment relevés, l'effet d'exclusion sur les entreprises dirigées par des particuliers qui contractent des prêts diminuera dans une certaine mesure. Ainsi, alors que le secteur public entrera davantage sur le marché du crédit, les particuliers s'en retireront et les possibilités de crédit des entreprises pourraient rester les mêmes. En d'autres termes, cette fois-ci, ce sont les particuliers plutôt que les entreprises qui seront exclus. Cela signifie un resserrement du côté de la demande.

L'interprétation change si le budget d'intérêt supplémentaire est lié aux coûts, c'est-à-dire s'il n'indique pas une augmentation du montant de la dette, mais une augmentation du coût de l'intérêt pour le même montant de dette. Dans ce cas, le budget supplémentaire prend la forme d'un resserrement supplémentaire plutôt que d'une dépense supplémentaire. Il indique que les dépenses seront financées non pas par la dette mais par les impôts. En d'autres termes, avec le budget supplémentaire, on peut s'attendre à un resserrement supplémentaire par le biais de la politique fiscale en plus des décisions de politique monétaire. De cette manière, on cherchera à raccourcir le temps qui reste à parcourir jusqu'au nouvel équilibre à atteindre au cours de la simplification.

Toutefois, il convient de noter que de nouvelles mesures de resserrement peuvent avoir un impact négatif sur l'emploi en refroidissant l'économie réelle. Il serait merveilleux d'aller jusqu'au bout du processus avant que ces effets négatifs ne se produisent. Mais ce n'est pas une tâche facile.

Alors que les dernières données sur le chômage ont atteint un très bon niveau de 9,5 %, on constate que la situation de l'emploi des jeunes, alarmante dans le monde entier, s'est également améliorée.

Normalement, les fortes augmentations de salaires entraînent des pertes d'emplois. Cependant, alors que la Türkiye tente de maintenir l'emploi à un niveau élevé grâce à des mesures de soutien et d'incitation, la rareté de l'offre sur le marché lui facilite la tâche. D'autre part, il se peut que le départ des personnes bloquée en raison de l'âge légal de la retraite ont commencé à soutenir l'emploi, comme on le pensait. Si le retrait de 130 000 personnes du marché du travail, soit la différence entre la diminution de 193 000 du nombre de chômeurs et l'augmentation de 63 000 du nombre de personnes employées, est dû à la sortie des membres des personnes bloquées en raison de leur âge pour être retraité, on peut dire que le désir de travailler à de nouveaux niveaux de salaire a augmenté chez les jeunes.

Cette amélioration coûteuse du marché du travail est très importante. Je pense que la Türkiye devrait prendre toutes les mesures qu'elle prendra à partir de maintenant de manière à minimiser autant que possible l'impact sur l'emploi. En effet, s'il est nécessaire d'apporter un soutien supplémentaire pour maintenir l'emploi, le plan de rééquilibrage risque d'être perturbé à moyen terme.