Lafarge: le cimentier jugé pour financement du terrorisme

10:1531/10/2025, Cuma
AFP
Des sources locales affirment l'entreprise française aurait indirectement participé à la construction d’infrastructures souterraines utilisées par des groupes armés affiliés au PKK et de Daech, dans le nord de la Syrie.
Crédit Photo : X /
Des sources locales affirment l'entreprise française aurait indirectement participé à la construction d’infrastructures souterraines utilisées par des groupes armés affiliés au PKK et de Daech, dans le nord de la Syrie.

Une multinationale face à la justice dans une affaire inédite: le groupe français Lafarge et plusieurs de ses anciens dirigeants comparaissent à partir de mardi à Paris, soupçonnés d’avoir versé des fonds à des groupes terroristes, dont Daech et le PKK, en Syrie jusqu’en 2014, afin de maintenir l’activité d’une cimenterie.

Selon plusieurs sources régionales relayées par des médias locaux, l'entreprise française aurait été impliquée dans la fourniture de matériaux ou d’équipements destinés à des projets de construction dans le nord de la Syrie, projets qui auraient ensuite été utilisés par des groupes affiliés au PKK pour la fabrication des tunnels souterrains.

Ankara a plusieurs fois accusé certaines entreprises étrangères d’entretenir des liens indirects avec des organisations considérées comme terroristes, notamment dans le contexte du conflit syrien.


La Türkiye, qui mène régulièrement des opérations militaires dans le nord du pays, estime que ces réseaux logistiques contribuent à renforcer la présence du PKK et de ses branches locales.

Du côté français, aucune réaction officielle n’a encore été publiée à ce sujet.


Aux côtés de Lafarge — racheté en 2015 par le groupe suisse Holcim — seront jugés l’ancien PDG Bruno Lafont, cinq ex-responsables de la chaîne opérationnelle ou de sûreté, ainsi que deux intermédiaires syriens. L’un d’eux, visé par un mandat d’arrêt international, sera absent du procès.

Dans cette affaire, les prévenus devront répondre de financement d’entreprise terroriste et, pour certains, de violation de sanctions financières internationales.


Le groupe français est accusé d’avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS), plusieurs millions d’euros à des groupes rebelles, dont Daech et Jabhat al-Nosra, classés comme
“terroristes”
, pour maintenir la production de son usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie. L’entreprise avait investi environ 680 millions d’euros dans ce site, achevé en 2010.

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