Berlin prévoit des mesures fiscales sur cinq ans pour stimuler l’investissement et atténuer l’impact des tensions commerciales mondiales.
Le gouvernement fédéral allemand a approuvé mercredi un premier paquet de réductions d’impôts d’un montant de 46 milliards d’euros (environ 52,3 milliards de dollars), destiné à alléger la charge fiscale des entreprises et à soutenir une économie en difficulté.
Selon un communiqué officiel, le plan sera mis en œuvre entre 2025 et 2029. Il vise à favoriser les investissements stratégiques, notamment à travers un mécanisme de
"super déduction"
fiscale de 30 % par an sur trois ans, afin de réduire la pression fiscale sur les entreprises.
Une baisse d’un point de l’impôt sur les sociétés est également prévue à partir de 2028, pour une durée de cinq ans. Des incitations fiscales supplémentaires seront par ailleurs accordées aux secteurs de la mobilité et de la recherche et développement (R&D).
Ce plan intervient dans un contexte international tendu, marqué par les politiques commerciales de l’ancien président américain Donald Trump. Les déclarations récentes de Trump et la montée des guerres tarifaires ont renforcé les inquiétudes concernant le commerce mondial. De nombreux analystes considèrent sa politique douanière comme un
"risque spécifique"
pour la croissance économique allemande.
Dépendante du secteur manufacturier plus que ses voisins européens, l’économie allemande reste particulièrement vulnérable face à la faiblesse persistante de la production industrielle. Le produit intérieur brut a reculé de 0,2 % en 2024 par rapport à l’année précédente, enregistrant ainsi une deuxième année consécutive de contraction, sur fond de concurrence accrue avec la Chine et de problèmes structurels internes.
Le 24 avril, Berlin a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2025, initialement fixée à 0,3 %, la ramenant à zéro, en raison de l’impact des tensions commerciales provoquées par les mesures de Trump. Si cette prévision se confirme, l’économie allemande connaîtra une troisième année sans croissance.
Le Conseil allemand des experts économiques, organe consultatif du gouvernement, a également abaissé le 21 mai sa prévision de croissance pour 2025 de 0,4 % à zéro.
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