Le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement révisé à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2023 mais s'attend à ce que les principales régions économiques évitent la récession, selon les données publiées mardi à l'occasion de ses réunions de printemps.
L'institution anticipe désormais une croissance mondiale de 2,8% en 2023, en léger recul par rapport à son estimation précédente en janvier (-0,1 point de pourcentage).
A cela viennent s'ajouter les soubresauts récents du secteur financier, en particulier aux Etats-Unis, après la faillite de trois banques régionales, et le rachat précipité de Credit Suisse par son concurrent UBS, sur fond de hausse des taux par les banques centrales, précisément pour lutter contre l'inflation.
Malgré tout, le FMI révise à la hausse ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis en 2023, à 1,6% (+0,2 point), ainsi que pour 2024, à 1,1% (+0,1 point).
Cette prévision reste inchangée pour la France concernant 2023, à 0,7%, mais est en léger recul pour 2024, à 1,3% (-0,3 point).
La zone euro pourrait faire mieux qu'initialement anticipé (+0,1 point) en 2023, à 0,8%, sous l'effet d'une croissance qui s'annonce plus élevée en Espagne et en Italie.
Les prévisions s'améliorent aussi au Royaume-Uni, qui devrait cependant terminer l'année en récession, comme attendu depuis octobre dernier, mais à -0,3% alors que le FMI prévoyait encore -0,6% en janvier.
Signes de faiblesse en Chine
L'Allemagne flirte toujours avec la récession: envisagée en légère croissance sur l'année en cours en janvier dernier (+0,1%), la première économie européenne est désormais attendue en léger repli (-0,1%).
Le gouvernement allemand et les instituts estiment d'ailleurs que le pays devrait éviter la récession, avec une croissance attendue à 0,2% pour le gouvernement, 0,3% pour les principaux instituts allemands.
La croissance chinoise va de nouveau jouer un rôle de moteur pour la croissance mondiale pour 2023, à 5,2%, mais ralentir dès 2024, à 4,5%, une de ses croissances les plus faibles des 30 dernières années, en dehors de 2020 avec la pandémie, et 2022 avec la politique zéro-Covid.
La Russie, notamment, profite de ce marché des matières premières, et, alors qu'il y a six mois, une récession sévère y était annoncée, l'économie devrait selon le FMI progresser de 0,7% cette année et 1,3% en 2024, malgré les sanctions prises par les puissances économiques occidentales.