Matières premières: les prix du cacao s'envolent de plus de 20 % en mai après un début d'année difficile

18:0221/05/2025, mercredi
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Un ralentissement des exportations de cacao depuis la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, et les conditions météorologiques défavorables en Afrique de l’Ouest.
Crédit Photo : Sia KAMBOU / AFP
Un ralentissement des exportations de cacao depuis la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, et les conditions météorologiques défavorables en Afrique de l’Ouest.

Les prix du cacao ont bondi de plus de 20 % en mai, repassant au-dessus de 11.000 dollars la tonne, après un fort repli au premier trimestre 2025.

Une reprise spectaculaire tirée par les craintes sur l’offre


Après avoir chuté de plus de 34 % depuis le début de l’année, atteignant un plus bas à 7.613 dollars la tonne, le cacao a fortement rebondi en mai, avec des niveaux dépassant les 11.280 dollars la tonne.

Bien que les prix restent en recul de plus de 5 % par rapport à la fin 2024, ils ont progressé de 24 % sur un mois, alimentant les spéculations sur un retour vers les records historiques de 2023 (12.931 dollars la tonne).


L’ombre de la surproduction et l’impact de la demande


Le recul des prix observé au premier trimestre s'expliquait par une baisse de la demande, les prix s’étant établis bien au-dessus des coûts de production, et par les attentes d’un excédent d’offre. L’amélioration de l’approvisionnement, notamment via l’augmentation des exportations nigérianes, a également pesé sur les marchés.

Les déclarations des dirigeants de Hershey’s et Mondelez International, mettant en garde contre un affaiblissement de la demande en raison des prix élevés, ont renforcé la pression à la baisse.


Le retour des tensions sur l’offre en Afrique de l’Ouest


Mais en mai, les inquiétudes sur l’offre sont revenues au premier plan. Un ralentissement des exportations de cacao depuis la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, et les conditions météorologiques défavorables en Afrique de l’Ouest, ont ravivé les tensions sur les marchés.


Selon l’African Flood and Drought Monitor, plus d’un tiers de la Côte d’Ivoire et du Ghana reste en situation de sécheresse, malgré des précipitations récentes.

La qualité des récoltes ivoiriennes est également remise en question, ce qui a contribué à tirer les prix vers le haut.


Qualité en baisse, récolte en hausse: un paradoxe qui pèse


Zafer Ergezen, spécialiste des matières premières, a rappelé à Anadolu que 70 % du cacao mondial provient d’Afrique de l’Ouest, dont 60 % de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Il explique que si les volumes récoltés sont 10 % plus élevés que l’an dernier, la qualité du cacao s’est détériorée.

"Les grands chocolatiers européens ont signalé des préoccupations sérieuses concernant la qualité, entraînant des retours de marchandises"
, précise Ergezen. Cela laisse présager un désintérêt pour les produits à base de cacao de qualité inférieure, ce qui alimente la flambée des prix.

"Si la qualité ne s'améliore pas, les prix pourraient atteindre de nouveaux sommets, même si la récolte baisse de 10 à 20 %"
, prévient l’expert.

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