Des passagers embarquent sur un vol de Pakistan International Airlines (PIA).
Londres a levé mercredi l’interdiction de vol imposée depuis cinq ans aux compagnies pakistanaises pour raisons de sécurité, a annoncé l’ambassade du Royaume-Uni au Pakistan, après une décision similaire prise par l’Union européenne.
L’accès aux espaces aériens britannique, européen et américain avait été suspendu en mai 2020, un mois après le crash d’un Airbus de la compagnie nationale Pakistan International Airlines (PIA) à Karachi, dans le sud du pays, faisant 97 morts. L’accident, attribué à une erreur humaine des pilotes et des contrôleurs aériens, avait été suivi de révélations selon lesquelles près d’un tiers des licences de pilotes de la PIA étaient fausses ou douteuses.
"Après un processus de vérification technique indépendant"
, le comité britannique de la sécurité aérienne a décidé de
"retirer le Pakistan et ses compagnies aériennes de la liste des transporteurs interdits de vol dans son ciel"
, s’est félicitée l’ambassade britannique à Islamabad dans un communiqué.
Les transporteurs devront cependant encore obtenir individuellement une autorisation d’exploitation auprès de l’Autorité britannique de l’aviation civile.
"PIA se prépare à voler vers le Royaume-Uni dans les plus brefs délais"
, a déclaré un porte-parole de la compagnie. Une fois l’autorisation obtenue,
"trois vols hebdomadaires seront opérés"
, avec des premières liaisons prévues entre Islamabad et Manchester.
"Nous avons perdu beaucoup d’argent à cause des restrictions imposées à nos compagnies aériennes"
, a réagi le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, saluant
"un tournant majeur"
et se réjouissant que
"la confiance vis-à-vis des transporteurs pakistanais soit restaurée"
.
L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) avait levé l’interdiction de vol imposée à PIA en novembre 2024. Le transporteur a depuis repris, le 10 janvier, des liaisons directes vers Paris, seule destination européenne desservie jusqu’à présent.
Fondée en 1955 à la suite de la nationalisation d’une compagnie privée, Pakistan International Airlines, qui emploie 7 000 personnes, souffre d’une mauvaise gestion chronique, de retards de paiement, d’un bilan sécuritaire critiqué et de nombreux problèmes réglementaires.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement pakistanais annonçait une privatisation imminente de l’entreprise lourdement endettée. Celle-ci a toutefois échoué en novembre dernier, lorsqu’un acheteur potentiel n’a proposé qu’une fraction du prix initialement estimé. Le gouvernement espère désormais que la reprise des vols européens relancera l’attractivité de la compagnie auprès des investisseurs.
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