Réponses mondiales aux sanctions de Donald Trump

La rédaction avec
18:029/04/2025, mercredi
AFP
Un tableau des marchés financiers dans le district de Jing'an à Shanghai le 9 avril 2025.
Crédit Photo : Hector RETAMAL / AFP
Un tableau des marchés financiers dans le district de Jing'an à Shanghai le 9 avril 2025.

Face aux sanctions de Donald Trump, plusieurs pays déploient des mesures de soutien pour protéger leurs secteurs économiques clés. L'Espagne met en place un plan de 14 milliards d'euros, la Corée du Sud soutient son industrie automobile avec 1,8 milliard d'euros, et le Japon offre des "guichets de consultation" pour ses entreprises. Le Nigeria injecte des millions de dollars pour protéger sa monnaie, tandis que les États-Unis envisagent un crédit d'impôt pour leurs exportateurs.

Depuis la déclaration de guerre commerciale de Donald Trump, plusieurs États interviennent pour protéger leurs entreprises en déployant des plans de soutien ou en agissant sur leur monnaie pour limiter la chute des marchés.


Espagne: un soutien de 14 milliards d'euros


L'Espagne, comme d'autres pays de l'Union européenne, subit une hausse des droits de douane de 20% à la suite des décisions de Trump. Le lendemain des annonces, Madrid a lancé un plan de soutien de 14,1 milliards d'euros pour les secteurs vulnérables.


Cinq milliards d'euros proviendront du plan de relance européen post-Covid, permettant aux entreprises de rediriger leur production vers de nouveaux secteurs. Bien que l'Espagne enregistre un déficit commercial avec les États-Unis, certains secteurs, comme celui de l'huile d'olive, sont particulièrement exposés aux retombées de ces sanctions.


Le plan espagnol prévoit un mécanisme public pour aider les entreprises à maintenir leur effectif jusqu’à la reprise de leur activité, à l'instar des dispositifs mis en place pendant la pandémie, a précisé le Premier ministre Pedro Sanchez.


Corée du Sud: soutien au secteur automobile


La Corée du Sud a annoncé mercredi une aide d'urgence de 1,8 milliard d'euros pour soutenir ses constructeurs automobiles, après l'imposition par Trump d'une taxe de 25% sur ce secteur.


Dans le cadre de ce plan, la Corée va augmenter de 2.000 milliards de wons (1,2 milliard d'euros) un programme de financement dédié à l’industrie automobile. Les entreprises affectées pourront bénéficier de reports d'impôts allant jusqu'à neuf mois.


Le constructeur Hyundai Motor mettra également en place un soutien de 1.000 milliards de wons (610 millions d'euros) en partenariat avec des institutions financières majeures.

En 2024, les exportations sud-coréennes liées à l’automobile vers les États-Unis s’élevaient à 42,9 milliards de dollars.


Japon: un dispositif de "guichets de consultation"


Face aux droits de douane de 24% sur ses exportations, notamment dans le secteur automobile, le Japon a prévu la création de 1.000
"guichets de consultation"
pour accompagner ses entreprises, a annoncé début avril le Premier ministre Shigeru Ishiba.

Le secteur automobile, représentant près de 16% des importations américaines en 2024, est particulièrement impacté. En outre, il constitue entre 8% et 10% des emplois japonais. Le gouvernement s’engage également à faciliter l'accès aux financements pour les petites et moyennes entreprises.


Le Nigeria soutient sa monnaie


La Banque centrale du Nigeria (CBN) a annoncé lundi une injection de près de 200 millions de dollars sur le marché pour soutenir la valeur de sa monnaie, le naira. Cette décision intervient dans un contexte de baisse des prix du pétrole, une situation préoccupante pour le premier producteur de pétrole d'Afrique.


Les exportations nigérianes vers les États-Unis, principalement composées de pétrole brut et de produits gaziers, ont été affectées par un droit de douane de 14%. La chute des prix du pétrole et des sanctions pourrait avoir des répercussions graves sur l’économie nigériane.


États-Unis: un crédit d'impôt pour les exportateurs ?


En parallèle, l’administration Trump envisage un crédit d’impôt pour aider les entreprises américaines exportatrices, selon des informations de Bloomberg. Ce crédit pourrait voir le jour d’ici la fin de l’année et visera notamment à compenser les rétorsions commerciales des partenaires des États-Unis, y compris l’UE.


Cette initiative pourrait aussi bénéficier aux entreprises exportant des services, un secteur qui pourrait être visé par les représailles européennes en raison du déficit commercial existant entre les deux puissances.


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