Francesca Albanese accuse l'UE de "soutien conscient au génocide israélien contre les Palestiniens"

La rédaction avec
18:1516/07/2025, mercredi
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Francesca Albanese, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens, s'exprime lors de la conférence d'urgence du Groupe de La Haye au Palais San Carlos à Bogota le 15 juillet 2025.
Crédit Photo : Luis ACOSTA / AFP
Francesca Albanese, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens, s'exprime lors de la conférence d'urgence du Groupe de La Haye au Palais San Carlos à Bogota le 15 juillet 2025.

La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a accusé mercredi l’Union européenne de soutenir sciemment ce qu’elle décrit comme le “génocide des Palestiniens par Israël”, après le refus du bloc de suspendre son accord d’association avec l’État hébreu.

“Après avoir déjà entaché sa réputation en concluant un accord d’association avec l’Israël de l’apartheid il y a plusieurs années, l’UE refuse aujourd’hui de le suspendre”
, a-t-elle écrit sur le réseau social X.
“C’est une preuve manifeste que l’Union européenne cautionne de manière consciente le génocide en cours. Cela pourrait marquer la fin des valeurs européennes.”

Francesca Albanese a exhorté les États membres de l’Union à engager des actions en justice:
“J’espère que vous porterez cette affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Mais d’ici là, rappelez-vous que les traités régionaux ne vous exemptent pas de vos obligations au regard du droit international.”

Elle a également appelé à couper les liens avec Israël, en commençant par les échanges commerciaux, y compris dans le domaine de l’armement:
“Rompez les liens. Agissez avec intégrité. Notre histoire européenne nous en impose le devoir.”

L’accord d’association entre l’UE et Israël, qui encadre les relations politiques et économiques entre les deux parties, contient une clause contraignante sur le respect des droits humains et des principes démocratiques. En cas de non-respect, il est possible de suspendre l’accord ou d’imposer des sanctions.


Réunis lundi et mardi, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont discuté de la situation alarmante à Gaza, marquée par un nombre croissant de victimes civiles et des appels internationaux à la reddition de comptes. Aucun consensus n’ayant été trouvé, aucune décision formelle n’a été prise quant à une suspension de l’accord ou à d’éventuelles sanctions contre Israël.


Depuis le lancement de son offensive contre Gaza fin octobre 2023, Israël continue ses opérations militaires malgré les appels à un cessez-le-feu. Plus de 58 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, auraient été tués selon les autorités locales. Les bombardements incessants ont ravagé l’enclave, provoquant une crise humanitaire majeure, des pénuries alimentaires et la propagation de maladies.


En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Parallèlement, Israël fait l’objet d’une procédure devant la Cour internationale de Justice (CIJ), accusé de génocide dans sa guerre contre Gaza.


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